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Page:Dictionnaire encyclopédique de la noblesse de France - volume 1 - Nicolas Viton de Saint-Allais.djvu/458

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Grands Officiers de la Couronne

des premiers siècles de cette race’, n’est désignée qu’en disant qu’on leur remit le sceau ou les sceaux, quoiqu’ils fussent tout-à-la fois chancelier et GARDE DES SCEAUX.

On voit aussi dans les historiens de ce temps, qu’en parlant de plusieurs chanceliers qui se démirent volontai- ment de leurs fonctions, soit à cause de leur grand âge ou indisposition, ou qui furent destitués pour quelque dis- grâce ; il est dit simplement qu’ils quittaient la fonction de GARDE DES SCEAUX, mais qu’ils se démettaient totale- ment de l’office de chancelier, que l’on désignait par la garde du sceau comme en étant la principale fonction. Aussi voit-on que les successeurs de ceux qui avaient ainsi remis les sceaux, prenaient le titre de chancelier, même du vi- vant de leur prédécesseur ; comme le remarque M. Ribier, conseiller d’état, dans un mémoire qui est inséré dans Joli. Des Off., tome 1, aux additions.

Depuis la troisième race, il y a eu plus de quarante GARDES DES SCEAUX ; les uns pendant que l’office de chan- celier était vacant, les autres dans le temps même que cet office était rempli, lorsque nos rois ont jugé à propos, pour des raisons particulières, de séparer la garde de leur sceau de la fonction de chancelier ; on comprend dans cette se- conde classe plusieurs chanceliers qui ont tenu les sceanx séparément, avant de parvenir à la dignité de chancelier.

Les rois de la première et de la seconde race n’avaient qu’un seul sceau ou anneau, dont le chancelier ou le Garde DU SCEL ROYAL était dépositaire. Pour le conserver avec plus de soin, et afin que personne ne pût s’en servir furti- vement, il le portait toujours pendu à son cou : cet usage avait passé de France en Angleterre. En effet, Roger vice- chancelier de Richard I, roi d’Angleterre, ayant péri sur mer par une tempête, on reconnut son corps parce qu’il avait le scel du roi suspendu à son cou.

Depuis que l’on se servit en France de sceaux plus grands, et que le nombre en fut augmenté, il ne fut pas possible an chancelier ou Garde des Sceaux de les porter à son cou ; il n’en a plus porté que les clefs, qu’il a toujours sur lui dans une bourse.

Le coffre des sceaux était couvert de velours azuré, semé de fleurs de lys d’or ; et dans les cérémonies ce coffre était porté sur une haquenée qu’un valet de pied conduisait à la main : autour de cette haquenée chevauchaient les hérants et poursuivants du roi, et autres seigneurs qui étaient pré-