garde était montée devant son logis par deux compagnies avec le drapeau, et le tambour battait toutes les fois qu’il entrait ou sortait. Toutes les prérogatives attribuées à cette place, qui rendaient cet officier trop puissant, et maître, pour ainsi dire, de toute l’infanterie, donnèrent lieu à la suppression de cette charge. Cette suppression arriva à la mort du second duc d’Epernon, en 1661. Feu M. le duc d’Orléans, régent du royaume, la fit rétablir en faveur de M. le duc d’Orléans son fils, en 1721 ; mais ce prince ayant prié sa majesté d’accepter la démission de cet office, il fut de nouveau supprimé par l’ordonnance du 8 décembre 1730, et sa majesté a ordonné que les mestres-de-camp de ses régiments d’infanterie française et étrangère porteraient à l’avenir le titre de colonel.
Aujourd’hui on compte en France six COLONELS-GÉNÉRAUX tant de l’infanterie que de la cavalerie.
MONSIEUR, frère du roi, COLONEL — GÉNÉRAL DES SUISSES ;
Monseigneur le prince de Condé, grand-maître de la maison du roi, COLONEL-GÉNÉRAL DE L’INFANTERIE de ligne.
Monseigneur le duc d’Angoulême, amiral de France, COLONEL-GÉNÉRAL DES CUIRASSIERS ET DES DRAGONS.
Monseigneur le duc de Berri, COLONEL-GÉNÉRAL des CHASSEURS ET CHEVAU-LÉGENs lanciers.
Monseigeur le duc d’Orléans, COLONEL-GÉNÉRAl des HUSSARDS.
Monseigneur le duc de Bourbon, COLONEL-GÉNÉRAL DE L’INFANTERIE LÉGÈRE.
Grand-AumôNIER DE FRANCE. Le GRAND — AUMÔNIER · DE FRANCE, est le premier des officiers ecclésiastiques de la maison du roi ; il est considéré en quelques occasions comme l’évêque de la cour. Il est commandeur de l’ordre du Saint-Esprit, dès qu’il est nommé à la charge de Grand- AUMÔNIER, et ne cesse point de l’être tant qu’il en est ṛevêtu ; c’est un honneur attaché à sa dignité par l’institu- tion de l’ordre en 1578.
Cet office est en France le comble des honneurs ecclé- siastiques solstitium honorum : aussi a-t-il été très-souvent honoré de la pourpre ; et depuis 1606 il n’a été possédé que par des cardinaux.