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Page:Dictionnaire encyclopédique de la noblesse de France - volume 1 - Nicolas Viton de Saint-Allais.djvu/69

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ARM

couvrir haut et bas ». Les armes défensives qu’on donne ici aux piétons sont la capeline, le jacques et le panier. La capeline était une espèce de casque de fer ; le jacques était une espèce de juste-au-corps ; les piétons portaient cet habillement garni de laisches, c’est-à-dire, de minces lames ou plaques de fer, entre la doublure et l’étoffe, ou bien de mailles. Ces paniers de tremble dont il est parlé dans l’ordonnance, étaient les boucliers des piétons ; on les appelait ainsi parce qu’en dedans ils étaient creux et faits d’osier. L’osier était couvert de bois de tremble ou de peuplier noir, qui est un bois blanc et fort léger. Ils étaient assez longs pour couvrir tout le corps du piéton : c’étaient des espèces de targes.

Du temps de François Ier, les pictons avaient les uns des corselets de lames de fer, qu’on appelait hallecrets ; les autres une veste de maille, comme nous l’apprenons du livre attribué à Guillaume du Bellay, seigneur de Lengei.

Armes à outrance, subst. fém. plur., c’était une espèce de duel de six contre six, quelquefois de plus ou de moins, presque jamais de seul à seul. Ce duel était fait sans permission, avec des armes offensives et défensives, entre gens de parti contraire ou de différente nation, sans querelle qui eût précédé, mais seulement pour faire parade de ses forces et de son adresse. Un héraut d’armes en allait porter le cartel, dans lequel étaient marqués le jour et le lieu du rendez-vous, combien de coups on devait donner, et de quelles armes on devait se servir. Le défi accepté, les parties convenaient des juges : on ne pouvait remporter la victoire qu’en frappant son ennemi dans le ventre ou dans la poitrine ; qui frappait au bras ou aux cuisses perdait ses armes et son cheval, et était blâmé par les juges. Le prix de la victoire était la lance, la cotte d’arme et l’épée du vaincu : ce duel se faisait en paix et en guerre. À la guerre, avant une action, c’en était comme le prélude : on en voit quantité d’exemples tant dans l’histoire de St-Louis, que dans celle de ses successeurs, jusqu’au règne de Henri II.

Armes ou armoiries, subst. fém. plur. Les armoiries sont des marques d’honneur et de noblesse, composées de certaines couleurs et de certaines figures représentées dans des écussons, sur des bannières ou sur des