Page:Dictionnaire français illustré des mots et des choses - 1889 - Tome 3.djvu/251

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SANG-DRAGON — SANGSUE.

tactéridienjlèvre charbonneuse. ’ .Charbon, t. I, p. 234. col. I.) SANG-im.-VGON ou SANG DE-OHAGON [san-de-dra gon] sang + de + dragon . sm. Nom vulgaire du rumex sangutnetu, appelé encore patience rouge, plants dicotyléuone de la famille des Polygouées, deuil les tiges el les nervures des feuilles sont d’un rouge disant : . Elle jouit des mémea propriétés que la patience ; elle se rencontre dans les lieux humides des bois et est cultivée dans les jardins. On la trouve aussi à l’état spontané dans les basses-cours el les rues îles villages. || Nom de plusieurs résines de provenances différentes, savoir : 1° l.e sang-dragon des Canaries, produit par le draeama draco, plante de la famille des Liliacées. Cette résine se présente en morceaux secs, durs, d’une couleur ronge brun ou rouvre sang, de saveur astringente ; sa poudre est rouge. Cette espèce, qui exsude des crevasses du tronc de la plante à l’époque des plus grandes chaleurs, ne se trouve plus dans le commerce. 2° Le sang-dragon d’Amboine, fourni par les fruits d’un palmier, le calamus draco, petit arbre épineux de la Malaisie ; c’est une résine d’un rouge brun, à cassure luisante et rouge ; sa poudre est également rouge. On le trouve dans le commerce en boules, en baguettes enveloppées dans des feuilles de palmier ou en masses renfermant des débris de toutes sortes. Cette sorte de gang-dragon est obtenue en exposant les fruits à l’action de la vapeur d’eau, qui détermine la sortie de la résine. Les Malais retirent aussi le sang-dragon en soumettant ces mêmes fruits à l’ébullition dans l’eau ; niais la résine ainsi obtenue est de qualité inférieure. 3° Le sang-dragon do Java, produit par un arbre de la famille des Légumineuses, le pterocarpus draco, est dur, fragile, d’un rouge vif ; il est inodore et n’a pas de saveur. Il est en fragments lisses et enveloppés dans les feuilles de l’arbre. Ces différentes espèces de sang-dragon sont des astringents et des hémostatiques. Ils entrent dans la composition des poudres et des alcoolats dentifrices, ainsi que dans des eaux hémostatiques. Ils servent également à la fabrication des vernis et à celle des couleurs. SANG-FIIOID (sang + froid), sm. Calme de l’âme, présence d’esprit : Conserver son sang- froid. — - De sang-froid, loc. adv. En ayant toute sa présence d’esprit, sans être excité ou aveuglé par quelque passion. — (Jr. U est probable qu’il faudrait écrire sens froid comme on écrit sens rassis ; mais il parait que les grammairiens philosophes en ont décidé autrement. M mo de Sévigné a écrit sens froid ; il est vrai que d’Aubigné a dit sang-froid et que Kroissard orthographie sens pour sang. SAXGIAC, SANGIACAT. (V. Sandjack, Sandjae/cut.) s.VN-GIOUGJO Antonio), mort en 1534 ; architecte qui transforma le mausolée d’Adrien, à Rome, en une forteresse, dite le château de Saint-Ange. SANGLADE (sangler), sf. Grand coup de sangle, de fouet. SANGLANT, ANTE (1. sanguilentum, sanguinolent), ad). Taché, souillé de sang : Un linge sanglant. Mort sanglante, survenue par écoulement de sang. || Coml/at sanglant, dans lequel beaucoup de sang a coulé. || Plaie sanglante, qui saigne encore. — Kig. Douleur, injure toute récente. || Qui a la couleur du sang : l.a lueur sanglante d’un incendie. || Qui fait couler le sang, meurtrier : Tgrannie sanglant». || Qui doit faire couler le sang : Un sanglant projet. Lugubre, terrifiant : Une sanglante nouvelle. || Très offensant, outrageant : Une sanglante injure. SANGLE (vx fr. ccngle ; du 1. eingula, ceinture), sf. Large bande de cuir ou (le forte toile qui sert à ceindre, à serrer. || La sangle d’une selle, la sangle qui passe sous le ventre du cheval, et qui, fixée à la selle par ses deux bouts, la maintient sur le dos de l’animal. || Bande de forte toile dont on garni ! le châssis d’un lit, d’un fauteuil. || Lit île sanr/le. (V. Lit.) [| Bricole de porteur d’eau. — Dér. Sanglon, sangler, sunglade. SANGLIER SANGI.EK (sangle), vt. Ceindre, serrer avec une sangle : Sangler un chenil. — Kig. Sangler un coup de poing, un soufflet, etc., le donner avec force. — Se sangler, or. Se serrer avec une sangle. SANGLIER (db. de singulier : de singuliirem. sous eut. jjnreum = porc solitaire . s>n. Le porc sauvage, espèce dont le domaine est très grand puisqu il s’étend sur toute l’Asie et l’Europe depuis la région méditerranéenne jusque vers les pays froids du Nord. Les races de sangliers sont très nombreuses et l’on peut dire que presque chaque contrée a la sienne qui lui est propre. Ce qui augmente encore le nombre do ces races, c’est que le cochon retourne très facilement à l’état sauvage et reprend tous les attributs des sangliers. Ce» lui de nos contrées a la tête en forme de pyramide allongée ; le front est plat et le groin, très épais, est armé en arrière de défenses épaisses et tranchante.-. Les oreilles sont petites et dressées. Le corps, couvert de soies rudes et noirâtres qui prennent la forme d’une crinière sur le cou, est supporté par des pattes assez courtes et terminé par une queue roulée sur elle-même et dont le bout porte un pinceau. La mâchoire supérieure compte six incisives tranchantes, implantées dans les os intermaxillaires, qui sont très étroits. A la suite se trouvent deux canines, une de chaque côté, très fortes et dirigées en dehors el en haut. Puis viennent sept molaires : la première prémolaire est petite et comprimée latéralement ; les trois suivantes sont inégales et leur volume va en augmentant à mesure que l’on se rapproche des vraies molaires. Celles-ci sont au nombre de trois et la longueur de la dernière est égale à celle des deux précédentes réunies. Les molaires sont formées de mamelons recouverts de sillons et de nombreux plis. La mâcboirc inférieure compte également six incisives tranchantesà leur extrémité libre et dirigées horizontalement en avant. Les canines sont fortes, longues et recourbées en forme d’arc. Leur extrémité présente une face d’aiguisement provenant du frottement qui s’opère entre elle et la canine supérieure. Cette canine sert de défense à l’animal : c’est là une arme redoutable. La première prémolaire est très petite, appliquée contre la canine à laquelle elle sert en quelque sorte de talon, et séparée des autres par une barre assez large. Quant aux autres molaires, elles forment une série continue. Aujourd’hui les sangliers ne sont plus, chez nous, qu’à l’état sporadique, car on ne les rencontre plus guère que dans les parcs où on les conserve pour la chasse. C’est, du reste, un grand hienpour l’agriculture, car ces animaux dévastent en une seule nuit de nombreuses récoltes ; ils s’attaquent surtout aux champs de pommes de terre. La chair du sanglier adulte, celle des individus qui ont plus de deux ans, est dure et coriace ; au contraire, celle des marcassins est très bonne et la hure est très recherchée. Le sanglier, transformé par la domestication, a donné le porc, dont, la viande joue un rôle si important dans l’alimentation de l’espèce humaine. Il a été importé chez nous à 1 époque robenhausienne , bien que l’on rencontre une espèce, le sanglier aes tourtières (sus palustris), dans les couches qua-ISSUiNU GAULOIS ternaires ; mais, comme toutes nos races domestiques, le cochon nous vient de l’Orient. C’est, du reste, du croisement de notre sanglier sauvage, du sanglier des tourbières, de ceux de- Indes et des des de la Sonde et peut-être aussi du potamachère que viennent nos pores domestiques améliorés par une longue et patienie sélection. (V. Porc.) || La cbair du sanglier, considérée comme aliment : Manger du sanglier. Le sanglier fut l’emblème de certains peuples gaulois, et un grand nombre d’entre eux le placèrent sur leurs monnaies. (V. Monnaie, t. Il, p. 038, col. 1.) — Le sanglier de Calydon, sanglier monstrueux qui ravageait m environs de Calydon en Etolie et qui fut blessé par Atalante et tué par Méléagre. (Mylh.) ♦SANGLON (sangle), sm. Petite sangle. || En marine, sorte de varangue. SANGLOT, mm. de sangloter. Bruit qui sort de la bouche d’une personne en proie à un violent chagrin ; il est causé par un mouvement conviilsif du diaphragme, chassant l’air contenu dans la poitrine. SANGLOTER (I. singullare), vi. Pousser des sanglots. — Déi*. Sanglot. ftSANGRIS (sang + gris), sm. Thé au vin ; boisson aromatique usitée aux Antilles, qui renferme du vin de Madère, du thé, du sucre, du jus de citron, de la cannelle, etc. SANGSUE (1. sanguisuga : de sanguis, sang + sugere, sucer), sf. Genre d’annéiides de l’ordre des Hirudinées, dont l’espèce la plus intéressante, la sangsue médicinale, est utilisée pour extraire du sang aux malades. Ce sont des vers plats, qui ont deux faces : une face dorsale, le plus souvent de couleur verte avec des raies rouges ; et une face ventrale, unie, de couleur jaune ou vert-bouteille. Ces animaux sont formés de 95 anneaux, terminés à l’une de leurs extrémités par une

orte de disque assez large muni

d’une ventouse au moyen de laquelle ils se fixent au corps et qui leur sert d’organe de locomotion. L’extrémité antérieure de la sangsue est également pourvue d’une ventouse au fond de laquelle sangsue so trouvent trois mâchoires en demi cercle et munies de dents " D,C " ,AL1 ! p) us oll moins nombreuses. La sangsue se fixe sur le corps du malade au moyen de sa ventouse postérieure, et avec. sa ventouse antérieure elle soulève la peau en faisant le vide, et perce avec ses dents la partie soulevée. Elle n’a plus alors qu’à sucer le sang qui va tomber dans son estomac. Une sangsue tient ainsi absorber 10 grammes de sang ; alors elle est gorgée et tombe d’elle-même ; mais la blessure qu’elle a faite continue de saigner et laisse échapper encore une quantité du liquide nourricier égale à celle qu’elle a sucée. On arrête cette hémorrhagie en appliquant sur la morsure un petit morceau d’amadou. Le tube digestif des sangsues n’est pas simple comme chez les lombrics, mais il présente de larges culs-de-sac latéraux, où le sang vient s’emmagasiner. Au moment de la ponte, la peau de la sangsue laisse suinter un liquide visqueux, qui possède la propriété de se durcir à l’air et forme une sorte de cocon jaunâtre et spongieux dans lequel elle dépose ses oeufs. Ceux-ci ecloseut et les jeunes en sortent sans avoir subi aucune métamorphose. La sangsue médicinale est originaire de nos pays ; mais on n’en rencontre plus guère aujourd’hui dans nos cours d’eau et nos étangs, parce qu’on les a dépeuplés. De nos jours, on tire les sangsues de la Hongrie et de la Valacbie, et des marais que l’on a créés dans la Gironde, où l’on élevé ces animaux. Les anciens se servaient déjà des sangsues pour tirer le sang de l’homme ; au commencement de ce siècle, Broussais et son école en firent un usage abusif, que l’on a heureusement abandonné depuis. On conserve les sangsues soit dans des bassins remplis d’eau, soit dans des trous ou des baquets dans les-SANGSUE VENTOUSE