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Page:Dictionnaire général de la langue française de François Raymond-T1-0-Introductions 02.djvu/1

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DICTIONNAIRE GÉNÉRAL


DE LA LANGUE FRANÇAISE,


ET


VOCABULAIRE UNIVERSEL


DES SCIENCES. DES ARTS ET DES MÉTIERS.


______________________________


A

A. s. m. Première lettre de l’alphabet français. — La première des cinq voyelles (a, e, i ou y, o, u.). — L’alpha des Grecs (αλφα) on premier caractère de leur alphabet. — † La première lettre de l’alphabet dans toutes les langues, à l’exception seulement de celle des Éthiopiens. — Nom indéclinable qui ne prend pas, comme presque tous les mots, de s au pluriel. On écrit deux a, et non pas deux as. — Caractère qui prend différentes formes, soit dans l’écriture, soit dans l’impression. L’A majuscule, un petit a ; un A romain, un A italique. — Forme la troisième personne du verbe Avoir. Il a une belle écriture. — A est une lettre voyelle qui forme à elle seule un mot présentant diverses acceptions. — On dit, d’une personne qui ne sait pas lire, qu’Elle ne sait ni A, ni B ; et fig. être fort ignorant. — On dit Une panse d’A, pour signifier le commencement de la formation de la lettre A, qui, dans l’écriture ordinaire, s’écrit a ; et, dans ce sens, lorsqu’on a donné à un copiste quelque chose à écrire, et qu’il n’y a point encore travaillé, on dit, Il n’en a pas fait une panse d’A. — prop. et fig. se dit aussi pour faire entendre que celui qui avait entrepris de composer un ouvrage, n’y a point encore travaillé. Il n’y a pas fait une panse d’A. — fig. Depuis A jusqu’à Z, depuis le commencement jusqu’à la un. — L’A est bref ou long ; bref, dans glace, trace, etc. ; — long, dans pâte, grâce, etc. — Le son de l’A est celui qui se prononce par le mouvement le plus naturel de la bouche ; aussi entre-t-il dans les premiers mots que prononcent les enfants dans toutes les langues. Papa, maman. — † A peint tonte idée de possession. — A est une particule qui indique une multitude de rapports difficiles a nombrer et à classer. — Préposition qui s’emploie devant les noms propres et devant ceux qui ne prennent point d’article. Il est bref, et


prend l’accent grave. À lui, à Jean, à Pierre, etc. — La particule A équivaut au datif du latin, lorsqu’elle est mise après un mot qui la régit, et dont elle détermine l’objet : après un verbe, Écrire à quelqu’un ; — après un substantif, Soumission à l’autorité ; — après un adjectif, Attentif à une leçon ; — après un adverbe, Conformément à la règle établie ; — après une simple préposition, Jusqu’à Paris. — A, prép., marque un rapport à un terme, à une fin, à un but. Aller à Londres ; mais il faut que ce terme soit un point fixe, dont l’idée ne puisse se lier à celle d’étendue ; ainsi l’on ne dirait point, Aller à l’Angleterre. — Marque le temps. Il s’est levé à cinq heures ; — la posture, le geste. Être à genoux, parler à droite, se porter à gauche, ou à droite ; — le lieu. Se tenir à l’entrée de la maison ; — la facon de vivre. Vivre à la française ; — la manière de s’habiller, de marcher. S’habiller à l’italienne, marcher à petits pas ; — la quantité. On en trouve à foison ; — la qualité. Or à 24 carats ; — le motif. À bonne intention ; — la disposition. Fruits à conserver ; — le but, la fin. Marcher à la victoire, prétendre à la gloire ; — signifie de quoi. Donner à manger, verser à boire ; — le prix, la valeur. vin à la pinte, de la viande à la livre, drap à 20 francs ; — l’usage auquel une chose est propre. Terre à blé ; — ce qu’une chose est propre à contenir. Étui à lunettes, etc., etc. — La préposition A est comprise dans le mot au, qui se met par contraction pour à le, devant les noms masculins qui commencent par une consonne ou un h aspiré. Au père, au héros, au monument ; — et dans les noms des deux genres. Aux amis, aux parents, aux héros. — A, placé entre deux nombres, signifie environ. Cinq à six cents hommes ; — avec, dans Travailler à l’aiguille ; — après, dans à Deux ans de date ; — par, dans Juger à la mine ; — pour, dans Je vous prends à témoin ; — suivant : dans Cet


habit est à la mode ; — sur, dans Monter à cheval ; — vers, dans Il tire à sa fin ; — dans, dans Demeurer à Paris ; — en, dans Et, la flamme à la main, les suivre sur les eaux (Rac.), etc., etc. — À tient quelquefois lieu du gérondif. On dirait à le voir, en le voyant. — Joint avec un nom ou un verbe, sert à former des expressions adverbiales. À merveille. C’est à ravir. — Enfin on trouve dans tous les ouvrages les nuances de placemens et d’emplois multipliés de la lettre A, par lesquels on peut indiquer une multitude d’expressions qui s’v rattachent. — † A désignait i chez les Grecs, 500 chez les Romains ; avec une barre au-dessus (X), signifiait 5000. — Dans le calendrier Julien, première lettre dominicale. — † Indique le dimanche dans les calendriers des Paroissiens ou livres d’offices. — Première des lettres nundinales qui indiquaient, chez les Romains, les jours de marché. — † L’A est l’expression de la surprise, de la joie, du désir et de toutes les affections morales excitées à l’improviste. — † Signifie Abonnement ; indique Alignement dans les nivellemens de terrain (pour abonnement et alignement, X des deux côtés, X du côté droit, A du côté gauche.) — † Appliqué sur l’anse d’un vaisseau, signifie Assuré on Assurance. — X, XX, représente le mot grec ανα (ana), qui veut dire De chaque parties égales, dans les formules on ordonnances des médecins. Extrait de Saturne, savon médicinal, au 3 j. — † Sert, dans le langage algébrique, comme les autres lettres, ou simple, on double, et y présente plusieurs significations. — Indique, dans le commerce, diverses façons usitées pour les comptes, factures et journaux des négociants, etc. Ainsi, après avoir parlé d’une lettre de change, A, mis seul, signifie Accepté ; — A. S. P. Accepté sous protêt ; — A. S. P. C. Accepté sous protêt pour compte ; — A. P. A protester. — † Marque priva-