Page:Dictionnaire pratique et historique de la musique.pdf/155

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

ral, l’industrie de la F. s’étend et prospère. À l’époque de l’exposition de 1900, on constate en France son état florissant. Les statistiques accusent un personnel d’un peu plus de 9 000 ouvriers, dont 3 200 sont occupés par la fabrication des pianos, 900 par la F. d’orgues, 750 par celle des instruments à vent, 1 800 par la lutherie ; le département de la Seine compte dans le total pour une proportion de 36 p. 100 ; les ateliers qui réunissent le plus nombreux personnel sont ceux de la F. d’orgues et de piano ; les ateliers de lutherie se partagent entre les départements de la Seine, des Vosges, de l’Eure et de l’Aisne. En général, la F. française se distingue par le fini du travail ; elle répudie les articles à bas prix et maintient dans une large mesure le travail à la main ; aussi ses produits sont-ils recherchés sur les marchés étrangers. De 1890 à 1899, la France a exporté 51 000 pianos droits et à queue ; l’importation, pendant la même période, n’a pas dépassé le chiffre de 2 200 instruments de même nature. Des orgues importantes ont été construites par la maison Cavaillé-Coll en divers pays d’Europe. Les importations d’instruments étrangers consistent principalement en modèles de fabrication allemande et italienne, à bon marché, et en pianos et harmoniums américains. (Voy. Lutherie.) || 2. Mise en œuvre des idées musicales ; ensemble des procédés de composition qui constituent le style propre à un compositeur.

Fa factum. Dans l’ancien système de la solmisation par les muances, nom du mi ou si, qui, étant bémolisés, se trouvent à la distance d’un demi-ton de la note inférieure et d’un ton de la note supérieure et jouent par conséquent le rôle du fa de la gamme naturelle : d’où la désignation de fa feint, fa fictum. (Voy. Muances.)

Fagotto. Nom ital. et all. du basson.

Faible, adj. 2 g. Se dit d’une voix ou d’un son musical sans volume suffisant, ou d’une note dont l’accord n’est pas tout à fait assez élevé. || Temps F. (Voy. Mesure.)

Fa la. Petite composition vocale polyphonique du genre du madrigal, dont la vogue fut grande en Angleterre, sur la fin du xvie et le commencement du xviie s. Son origine était italienne. La Falalella était une chanson populaire, que Fr. Bendusi traita à 4 parties dans l’une des pièces de son recueil de Ballets pour les voix ou les instruments (1553) ; elle servit probablement de modèle à des textes poétiques dans lesquels le second et le quatrième vers, et la fin de chaque strophe, ne comportaient que la répétition des syllabes fa la ; Gastoldi les mit à la mode en les disposant à 5 voix dans ses Balletti (1591), que Thomas Morley imita, sur des paroles anglaises (1595). De là vint l’usage de donner aux morceaux eux-mêmes le titre de Fa las. Ceux de John Hilton, à 3 voix (1627), furent particulièrement estimés. Un Fa la à 4 voix, de Jeremiah Saville, imprimé en 1673 dans le Musical companion de Playford, est resté traditionnel dans les sociétés de chant britanniques.

Falcon. Nom d’une célèbre cantatrice, pris subst. pour désigner un genre d’emploi, le soprano dramatique, dans les troupes d’opéra.

Falsa musica. T. employé par les théoriciens des xiiie et xive s., pour désigner l’emploi de l’altération accidentelle dans la notation. (Voy. Feinte.)

Falsettiste, n. m., de l’ital. Falsetto, chanteur en voix de fausset.

Falso bordone. Voy. Faux-bourdon.

Famille, n. f. Groupement des instruments de musique basé sur leurs analogies. La constitution de F. instrumentales a caractérisé les premiers développements du matériel orchestral. Presque tous les types principaux d’instruments se sont organisés d’abord par F., dont les individus différaient entre eux par les dimensions seulement. Ainsi ont existé et disparu la F. des cornets, celle des vièles à archet, qui a précédé celles des violes, laquelle est remplacée aujourd’hui par la F. du violon. Le classement par F., chez les auteurs anciens ou modernes, est variable. On se contente fréquemment de distinguer, d’après la matière qui sert à leur fabrication, une F. des cuivres et une F. des bois ; mais une méthode plus judicieuse rattache à la F. des bois (clarinettes, hautbois et bassons) les sarrussophones et les saxophones, qui se font en cuivre, parce que le principe de leur construction est semblable à celui d’après lequel se fabriquent ces divers instruments en bois. (Voy. Instruments.)

Fandango, n. m. Danse populaire espagnole, chantée et dansée au son des castagnettes. D’après Gevaert son rythme traditionnel est le même que celui de la Rondeña et de la Magualeña, ternaire, en mouvement rapide, et se marque par 2 joueurs de castagnettes qui répètent deux fois