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lyriques françaises et la plupart des « grands opéras » comprenaient cinq A. Les opéras-ballets du xviiie s. étaient formés souvent d’A. indépendants les uns les autres, qui se prêtaient aux spectacles de Fragments, formés d’emprunts à des ouvrages différents. Un souvenir de cette coutume se retrouve dans les spectacles coupés qui composent aujourd’hui les représentations dites de gala. On appelle souvent levers de rideau les partitions en un A., qui abondent dans le répertoire de l’opéra-comique et par lesquels on commence certaines soirées. La coupe en trois A. paraît préférée par les auteurs modernes. Tous les drames musicaux de R. Wagner sont ainsi divisés, sauf Rheingold, qui se joue sans interruption.

Acte de cadence. Dans la composition harmonique, mouvement d’une partie, qui oblige les autres à conclure en une cadence, ou à l’éviter formellement. (Voy. Cadence.)

Action, n. f. Titre donné, pour éviter le mot opéra, à quelques ouvrages modernes de musique dramatique : Fervaal, de Vincent d’Indy (1897), L’Étranger, du même (1903).

Acuité, n. f. Qualité aiguë des sons les plus élevés de l’échelle || Finesse de l’ouïe ; faculté de percevoir les sons les plus faibles.

Acuta, n. f. L’un des jeux de fourniture de l’orgue. (Voy. Fourniture.)

Adagietto. Diminutif d’adagio, caractérisant un morceau de peu d’étendue, moins lent et moins sérieux que l’adagio.

Adagio, loc. ital., ad agio = à l’aise, employée pour indiquer l’allure d’un morceau et lui servant souvent de titre. En ce cas, l’Académie considère le mot comme n. m., et admet le pluriel en s. Les classiques ne sont pas tous d’accord quant au degré de vitesse que comporte l’exécution d’un A. Clementi, contre l’opinion générale, en fait le plus lent de tous les mouvements et le place dans cet ordre avant le largo. On ajoute souvent au mot A. un qualificatif qui en précise le sens occasionnel : A. cantabile, A. sostenuto, appassionato, A. ma non troppo e molto cantabile (Beethoven, Sonate pathétique, Sonate, op. 106, 12e Quatuor, op. 127), etc. Bach emploie aussi le superlatif adattissimo, par ex. dans l’émouvant choral d’orgue Jesu Leiden, Peine und Tod.

Adaptation. n. f. Transport et arrangement d’une œuvre en vue d’un but autre que sa destination primitive. Ce procédé a été employé dès les commencements de l’art moderne pour la formation du répertoire des cantiques (voy. ce mot). Tosi (1723) s’élève contre l’A. de paroles religieuses latines à des airs d’opéra, pratiquée « comme s’il n’y avait aucune différence entre les styles ». Des protestations semblables ont été et sont encore renouvelées en pure perte || On a récemment désigné sous le titre d’A. des essais de rénovation du mélodrame, consistant en récitation de poésie lyrique accompagnée de musique instrumentale. La Fiancée du Timbalier, de Victor Hugo, La Mort de l’Aigle, de Hérédia, avec musique pour piano, de F. Thomé et de A. Sauvrezis, appartiennent à ce genre, que cultivaient les humanistes, à l’époque de la Renaissance. Dans l’Académie fondée par Baïf, les poètes déclamaient leurs vers aux sons de la lira. Plusieurs distiques, tirés des Héroïdes d’Ovide et enveloppés d’un accompagnement anonyme en tablature de luth, ont été signalés dans un ms. de la fin du xvie s.

Ad libitum, loc. adv. empruntée au lat., = à volonté. Elle marque, soit le caractère facultatif d’une partie vocale ou instrumentale, soit la liberté laissée à l’exécutant relativement au mouvement d’un point d’orgue ou d’une cadence.

A e v i a. Voyelles du mot alleluia, servant d’abréviation dans des livres anciens de chant liturgique.

Affaissement, n. m. État dans lequel tombent les tuyaux d’orgue d’un métal trop mince, qui se déforment par l’effet de leur propre poids.

Affettuoso, loc. ital., = affectueusement, servant à indiquer le genre d’expression que requiert un morceau.

Affinité, n. f. Parenté entre deux ou plusieurs sons, déterminée par la communauté d’un nombre plus ou moins élevé de sons harmoniques.

Agilité, n. f. Aptitude de la voix ou de la main aux mouvements légers et rapides, qui, développée par l’étude, procure une exécution aisée des ornements et des traits de virtuosité. Garcia, dans son Traité de l’art du chant (1856), a réuni sous le nom d’agilità tous les procédés de la « vocalisation ». Des exercices spéciaux d’A. ont été publiés pour tous les instruments. À cette destination se rattache, par exemple, le recueil d’études pour le piano, de Czerny, intitulé l’Art de délier les doigts.

Agitato, loc. ital., = agité, désignant le caractère d’un morceau. Mendelssohn a usé de ce terme avec prédilection.