l’avoir aimée « avec passion ». On la dansait à deux personnages ou en solo. C’est de cette façon qu’elle est encore mentionnée, en 1689, par Mme de Sévigné. Le plus ancien air de F. qui ait été jusqu’ici découvert se trouve dans un ms. italien de 1613 et a été publié par L. Torchi.
Son rythme
ternaire avec note tenue remplissant
les mesures paires est reconnaissable
dans une Partita sopra F. de Frescobaldi
(1614) et dans des pièces
de Colonna (1627) et de Schmelzer
(1667). Mais sa célébrité est due aux
variations composées par Michel Farinel
et par Corelli. Les premières, connues
sous le nom de Farinel’s Ground,
furent insérées dans The Division
Violin, de Playford (1685). Celles de
Corelli terminent son cinquième œuvre
de Sonates. Le titre de Folies d’Espagne
reste attaché au thème traité
par ces deux violonistes (A) :
et conservé longtemps comme timbre de cantique
populaire (B) :
qu’ont employé accessoirement d’Anglebert et J.-S. Bach ;
Cherubini l’a rappelé dans l’ouverture
de son opéra-comique Hôtellerie
portugaise (1798), et Liszt, dans
sa Rhapsodie espagnole, pour piano
(op. 48). Mais ce titre ne préjuge
point une provenance espagnole, et
il est bon de remarquer que Farinel
avait également composé ou varié
un air Folie d’Angleterre, qui n’a pas
été conservé.
Fonction, n. f. Rôle dévolu à un degré de la gamme dans la constitution d’une tonalité ou d’un accord. Le premier degré fait fonction de fondamentale dans l’accord de tonique, de quinte dans l’accord du 4e degré, de tierce dans l’accord du 6e degré. D’après le système de Hugo Riemann, tout accord se ramène à l’une des trois fonctions tonales de tonique, de dominante ou de sous-dominante. Cette doctrine appliquée à l’analyse harmonique des œuvres modernes, y décèle le lien constant qui maintient, au milieu des développements les plus hardis ou les plus compliqués, la logique tonale du discours musical. Les partitions de Tristan et Isolde, de Wagner (1865), et de L’Étranger, de d’Indy (1898), se prêtent particulièrement à cette étude.
Fond, n. m. 1. T. de lutherie. Surface plane ou courbée formant le dessous de la caisse dans les instruments à cordes à manches. Le F. des luths, archiluths, théorbes, mandolines, fortement bombé, est à côtes ; les luths à neuf côtes étaient de type habituel. Le F. des instruments de la famille des violes et du violon est généralement plat ou légèrement incliné vers le manche. Quelques instruments précieux offrent une table de fond ornée de marqueterie. || 2. « F. d’orgue », réunion de tous les jeux à bouches, tant ouverts que fermés, hormis les doublets et les fournitures.
Fondamental, adj. 2 g. Se dit du son le plus grave que puisse émettre un corps sonore vibrant dans toute son étendue ; — du son servant de base à un accord (voy. Basse fondamentale) ou à une échelle modale (voy. Mode).
Fondeur, n. m. Celui qui fait profession de fondre les métaux. Spécialement, celui qui opère la fonte et le moulage des cloches.