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Page:Dictionnaire pratique et historique de la musique.pdf/202

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lui ont fait confier le rôle pathétique autrefois tenu dans quelques œuvres célèbres par le H. soprano. Berlioz le vante comme « supérieur à tous les autres (instruments) quand il s’agit d’émouvoir en faisant renaître les images et les sentiments du passé », et il s’en est servi avec bonheur en ce sens dans la romance du Roi de Thulé, de La Damnation de Faust (1848), ainsi que Wagner dans l’introduction du 3e acte de Tristan et Isolde (1865). Le mode de notation de la partie de cor anglais a varié. En France, jusqu’au milieu du xixe s., on l’écrivait en sons réels, en clef d’ut 2e ligne ; en Italie, à la même époque, on la notait dans le ton réel, mais à l’octave inférieure. De nos jours, on l’écrit communément en clef de sol 2e ligne et en ut, ce qui nécessite, à la lecture de la partition, une transposition mentale à la quinte inférieure. || H. d’amour, variété en usage au temps de Bach, qui s’en est servi dans plusieurs de ses cantates, sonnait une tierce mineure au-dessous du H. ordinaire en ut et tenait par conséquent le milieu entre celui-ci et le cor anglais. Quelques exemplaires modernes en ont été construits par différents facteurs, pour l’exécution des œuvres de Bach. || On donne le nom de H. à un jeu d’orgues à anches, d’une sonorité brillante, imitée de celle du H. d’orchestre.

Hautboïste, n. m. Musicien qui joue du hautbois.

Haute, n. f. Nom donné par quelques musiciens français du xviie s. à la partie supérieure d’une composition à plusieurs voix.

Haute-contre, n. f. Voix de ténor élevé. Dans l’ancien répertoire vocal polyphonique, des femmes, chantant en voix de contralto, ont quelquefois remplacé et remplacent souvent aujourd’hui les hommes pour l’interprétation de la partie de H.-C. (Voy. Voix.)

Haute-taille, n. f. Ancien nom de la voix de ténor. On distinguait autrefois, d’après leur étendue et leur situation dans la composition polyphonique, les voix de H.-T., taille et basse-taille, aujourd’hui dénommées communément ténor, baryton et basse. (Voy. Voix.)

Hauteur, n. f. Situation relative d’un son dans l’échelle musicale. La H. du son dépend du nombre de vibrations, qui s’accroît en progressant de bas en haut, ou du grave à l’aigu. Les procédés acoustiques employés pour mesurer la H. absolue d’un son consistent soit à produire à l’aide d’une sirène l’unisson exact du son à déterminer, soit à utiliser la stroboscopie. Le procédé musical usuel consiste à se référer au son fixe d’un diapason, dit « normal », qui sonne le la de 435 vibrations doubles et d’après lequel on évalue d’oreille les distances sonores.

Hélicon. Voy Bombardon.

Hemiola, figure de l’ancienne notation proportionnelle, exprimant la division de l’unité rythmique en trois parties égales. || Chez quelques théoriciens du moyen âge, nom de la quinte juste, qui représente le rapport 3 : 2.

Hennir, v. intr. Action du cheval qui crie.

Hennissement, n. m. Cri du cheval. C’est une sorte de trille bruyant et rauque. Les musiciens descriptifs qui se sont plu souvent à imiter le rythme des différentes allures du cheval, ont reculé devant la traduction du hennissement.

Heptacorde, n. m. Système composé des 7 degrés diatoniques, renfermés dans l’octave.

Hétérophonie, n. f. 1. Nom par lequel on désignait, dans l’antiquité, l’adjonction d’une consonance à la note d’un chant donné, comme dans la tibia double. 2. Néol. Assemblage de sons étrangers les uns aux autres.

Heures, n. f. plur. Série des offices du culte catholique, contenus au bréviaire et divisés en parties distinctes qui se récitent ou se chantent aux diverses heures du jour et de la nuit. On appelle « Petites H. » les offices de prime, tierce, sexte, none et complies, par opposition aux matines, laudes, vêpres. Chacune de ces divisions comporte la récitation ou la psalmodie de plusieurs psaumes et d’antiennes appropriées. Les antiennes de l’office des H. constituent une des plus importantes et des plus belles collections de mélodies du répertoire grégorien. Psaumes et antiennes sont, à chaque heure, sauf exception, accompagnés du chant d’une hymne, et, suivant le cas, d’un ou plusieurs répons.

Hexabrachys. Voy. Pied.

Hexacorde, n. m. Système de six degrés diatoniques, sur lequel reposait toute la solmisation guidonienne, en usage pendant plus de six siècles pour l’enseignement et la pratique de la musique. Le principe de ce système consistait à extraire de l’échelle des séries de six sons, dont chacune ne contînt qu’une fois l’intervalle de demi-ton toujours placé entre le 3e et le 4e degrés. Ces séries étaient