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Page:Dictionnaire pratique et historique de la musique.pdf/233

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gamme pythagoricienne, plus petit de 1/10 de ton que le demi-ton diatonique de la gamme tempérée. On l’explique par le rapport 256/243 ou, en savarts, par le nombre 23.

Liquescence, n. f., et Liquescent, adj. Nuance d’exécution dans le chant grégorien, définie « un son qui coule doucement et s’efface dans la prononciation » ; le son L., on note L., a un rôle grammatical plutôt que musical, en ce que l’on s’en sert, comme d’une apostrophe ou d’un e muet sous-entendu, pour détacher l’une de l’autre deux consonnes successives. Dom Pothier donne pour exemple de son emploi le fragment « Ad te levavi », où, dans le cephalicus, placé sur Ad, le premier son est fort, le second faible et a pour mission de porter la voix sur la syllabe te :

Lira, n. f. ital. Instrument à cordes, à archet. (Voy. Lyra.) — Lira da gamba, lira-viol (Voy. Viola bastarda), — Lira da braccio (Voy. Viole).

L’istesso tempo, loc. ital., = le même mouvement. (Voy. Tempo.)

Litanie, n. f. Prière en forme d’invocations et de supplications dite ou chantée alternativement par le célébrant et le peuple, celui-ci répondant par une formule répétée Kyrie eleison, ou Ora pro nobis. Les L. les plus répandues, dans le culte catholique, sont les L. des Saints et les L. de Notre-Dame-de-Lorette, qui tirent leur nom du sanctuaire où elles furent tout d’abord chantées. D’autres L., d’un caractère local, sont en usage en certaines contrées. Les unes comme les autres accompagnaient autrefois la marche des processions, si nombreuses en tous lieux, et celle des pélerins, cheminant par groupes vers les tombeaux des saints ou les églises votives. Le chant traditionnel des L. de Notre-Dame-de-Lorette est resté populaire. De nombreux compositeurs, entre lesquels se remarquent les noms de Palestrina (1593), et de Mozart (1774), ont mis le même texte en musique à plusieurs voix. Les L. furent la première prière du culte catholique que l’on traduisit en anglais à l’époque de la Réforme ; son adaptation, imprimée en 1544, passe pour l’œuvre de Cranmer ; plusieurs versions à quatre ou à cinq voix en furent composées depuis 1560 par les musiciens britanniques, notamment par Byrd et par Tallis.

Liturgie, n. f. Ensemble des symboles, des chants et des cérémonies par lesquels se manifeste un culte religieux.

Liturgique, adj. Qui appartient à la Liturgie. Dans le culte catholique, on réserve le nom de chant liturgique aux mélodies traditionnelles dont l’Église a fixé la note musicale aussi bien que le texte et dont elle a réparti l’exécution, suivant des règles et des usages précis, entre le clergé et les fidèles. Les pièces composées sur les mêmes textes par les compositeurs anciens et modernes s’y joignent à titre facultatif et forment, en face du répertoire du chant liturgique, celui de la musique religieuse (voy. ces mots).

Livret, n. m. adopté, dans le sens du n. ital. libretto (voy. ce mot) pour désigner le poème d’un opéra. L’art d’écrire les L., subordonné au développement de l’art musical, tout en exerçant sur celui-ci une influence profonde, a presque toujours revêtu des formes entièrement conventionnelles et constamment variables. La fusion totale qu’on y désire entre la parole et le chant ne peut guère résulter que de sa composition par le musicien lui-même, chose réalisée seulement à l’époque moderne et par un petit nombre de maîtres, Berlioz, Wagner, d’Indy, Charpentier, ou bien d’une étroite collaboration du poète et du musicien, ainsi qu’il arrivait entre Quinault et Lulli, alors que, Louis xiv ayant trouvé le sujet de la tragédie lyrique projetée, les deux auteurs se mettaient à l’œuvre ensemble, Lulli dictant à Quinault la coupe des scènes ou des vers et l’obligeant à refondre, abréger, corriger sous ses yeux le texte qui devait porter sa musique. À l’antipode de cette manière d’agir, Auber et Meyerbeer fournissaient à Scribe des « monstres », ou successions mesurées de mots et de syllabes sans suite, sur le rythme desquels il avait à fixer des versiculets quelconques. Le système des grands librettistes italiens du xviiie s., Metastasio, Apostolo Zeno, était encore une fois différent ; sur des sujets et des plans rarement renouvelés, ils faisaient œuvre littéraire et, avec ou sans coupures ou changements, leurs poèmes, en beau langage, servaient successivement à dix ou vingt compositeurs et quelquefois deux fois au même, chacun n’ayant d’autre souci que d’ordonner selon les coutumes reçues la suite d’airs et de récits nécessaires pour former un spectacle, séduire le public et satisfaire les acteurs. On ne saurait d’ailleurs séparer l’histoire du livret de celle de la musique drama-