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Page:Dictionnaire pratique et historique de la musique.pdf/234

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tique. Mais il est permis de remarquer comment s’y est, pendant le xviiie et le xixe s., graduellement accentuée la tendance au moindre effort, qui a porté les librettistes à chercher matière à des poèmes d’opéra dans toutes les œuvres célèbres du théâtre et du roman, plutôt que de faire œuvre originale et véritablement lyrique.

Loco, adv. ital., = lieu. Ce mot, succédant au signe 8va signifie qu’après un passage exécuté une octave plus haut ou plus bas que la notation, on doit revenir à la position normale.

Locrien. Nom d’un mode antique, de la même base que l’éolien ou l’hypodorien. (Voy. Mode.)

Logarithme, n. m. Exposant de la puissance à laquelle il faut élever un nombre constant, qu’on appelle base, pour trouver un nombre proposé. Nombre calculé de façon à mesurer exactement la grandeur d’un intervalle en déterminant combien de fois il contient un autre intervalle pris pour unité. Delezenne a dressé (1857) une table des L. acoustiques depuis 1 jusqu’à 1200, en prenant pour unité d’intervalle le comma, dont le rapport est 81/80. Pour connaître la grandeur d’un intervalle dont le rapport est connu, on cherche le L. de chacun des termes qui constituent ce rapport et la différence donne le nombre de commas contenus dans cet intervalle. Le ton majeur étant établi par le rapport 9/8 on déduit du log. 9 = 176,8743… le log. 8 = 167,3928… et le nombre obtenu 9, 4815 montre que le ton majeur mesure 9 commas et 4815 dix-millièmes. On rectifie par ce calcul le jugement de l’oreille ; tandis que les musiciens interprètent indifféremment comme demi-tons les intervalles représentés par les rapports 16/15 et 25/24, les acousticiens enseignent que le premier contient en commas 5, 1953 et le second 5, 2861. La table de Delezenne est reproduite dans presque tous les traités d’acoustique musicale.

Longitudinal, adj. Voy Vibration.

Longue, n. f. T. emprunté à la métrique de l’antiquité, et représentant ordinairement le double de la brève (voy. ce mot). Les métriciens l’indiquent par un trait allongé —. Dans la notation proportionnelle, à partir du xiie siècle, figure munie d’une queue, tenant le milieu de note en forme d’une carrée entre la maxime et la brève et valant sous le mode parfait, trois brèves, et sous le mode imparfait, deux. Elle avait disparu de l’usage à la fin du xviie s. et Brossard (1703) entendait par L. toute note placée au temps fort de la mesure ou prolongée par un point, une syncope ou un agrément. (Voy. Notation.)

Longueur. Voy. Onde.

Losange, n. f. * Figure de la note semi-brève, dans la notation proportionnelle noire, d’où elle fut abusivement introduite, vers le xvie s., dans la notation du plain-chant qui l’a conservée jusqu’à la fin du xixe s.

Loure, n. m. Petite pièce instrumentale dont les œuvres du xviiie s. offrent quelques échantillons et que l’on croit imitée du rythme d’une danse rustique autrefois populaire en Normandie :


\language "italiano"
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    \key sol \major
    \autoBeamOff
    \partial 8*3 re8 si4 | \appoggiatura la8 sol2.~ sol4. la8 \stemUp si4 | <la fad>2.~ <la fad>4.
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}
\header { tagline = ##f}
(Bach, Suite française, no 6.)

Lourer, v. intr. Appuyer pesamment sur le premier temps, dans l’exécution de morceaux qui rappellent le caractère des airs de cornemuse.

Lumière, n. f. Ouverture par où s’introduit le vent, dans un tuyau à bouche, avant de se briser contre le biseau.

Lusingando, adv. ital., = en flattant, employé chez quelques auteurs classiques, et entre autres par Weber, dans sa sonate, op. 4, et par Chopin, dans son Rondo en fa, pour indiquer le sentiment à exprimer dans l’exécution d’un morceau.

Luth, n. m. Instrument à cordes pincées, à manche, de grandes dimensions différant de la guitare par la forme ovale de sa table qui ne comporte pas d’échancrures, par son dos bombé en demi-poire, fait de côtes assemblées, et par son cheviller renversé à angle droit. La touche est divisée en cases par des sillets. La table est percée d’une ouïe centrale de forme circulaire, que remplit une rosace découpée à jour. D’origine orientale fort ancienne, le L. fut importé en Europe à l’époque des croisades et devint promptement un instrument privilégié. Le nombre des mentions qui en sont faites et des représentations figurées qu’on en rencontre dans les monuments des arts plastiques, depuis le xiiie s., témoigne de la vogue dont il jouissait dès cette époque et qui s’accrut rapidement. La beauté des instruments, ornés d’incrustations