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ticité, a servi de base à la restauration récente du chant liturgique. L’A. plénier fut constitué au xe s. par la réunion du Responsorial avec l’Hymnaire, le Psautier, etc. On réserve aujourd’hui le titre d’A. à la collection des chants de l’office des heures. Quelques mss. célèbres sont inexactement connus sous ce nom. L’A. de Montpellier est un ms. du xie s. provenant d’un monastère bourguignon de l’ordre de Cluny et qui se trouve conservé à la bibli. de la Faculté de médecine de Montpellier. Il contient en une double notation, neumatique et alphabétique, une vaste collection de mélodies liturgiques classées selon l’ordre des modes, dans un but probable d’enseignement. Le manuscrit connu, à tort, sous le nom d’A. de Pierre de Médicis, ms. du xive s., de la bibl. Laurentienne, à Florence, contient un nombre considérable de compositions harmoniques des déchanteurs français de cette époque.

Antiphonie, n. f. Exécution du chant par deux chœurs alternés. Les églises chrétiennes de l’Orient empruntèrent cette méthode aux traditions païennes de la strophe et de l’antistrophe. Elle fut introduite en Occident par saint Ambroise, évêque de Milan, en 386. L’antienne prit naissance de cette division du chant des psaumes, auquel elle servait en quelque sorte de refrain. L’usage de l’A. florissait encore dans les chœurs religieux aux xvie et au xviie s. Les psaumes de Lassus et les compositions a cori spezzati de l’école vénitienne exigeaient la participation de deux groupes opposés de chanteurs nombreux et exercés.

Antistrophe. Voy. Strophe.

Aphasie, n. f. Abolition du langage articulé, qui n’entraîne pas la privation de la voix.

Aphasique, n. 2 g. Celui, celle qui sont atteints d’aphasie.

Aphone, adj. 2 g. Qui ne rend pas de son.

Aphonie, n. f. Perte de la phonation.

A piacere, loc. ital., = à plaisir, à volonté, employée par les maîtres du siècle précédent pour laisser le mouvement et l’expression d’un passage au choix de l’exécutant.

Apotome, n. m. Intervalle de la gamme pythagoricienne, exprimé par le rapport 2187 : 2048 et contenant, selon les acousticiens récents, 28 savarts.

Appareil, n. m. En physique, assemblage de pièces concourant à effectuer une opération expérimentale. L’acoumètre, les résonnateurs, la sirène, etc., sont des A. destinés à l’étude des phénomènes sonores (voy. ces mots). En physiologie, ensemble d’organes concourant à une fonction commune. || 1A. auditif. Il se compose de trois parties dénommées oreille externe, moyenne et interne. L’oreille externe comprend le pavillon (P) et le conduit auditif (Cæ), dont les dont les dimensions générales sont en longueur 21 mm., en diamètre 9 mm. L’oreille moyenne a la forme d’une lentille bi-concave fermée du côté de l’O. externe par une membrane circulaire, dite tympan (T), d’un diamètre ordinaire de 10 mm. ; elle communique avec l’O. interne par la fenêtre ronde (diamètre : 1 mm. 5) et la fenêtre ovale, elliptique (grand axe : 3 mm., petit axe : 1 mm. 5), avec le pharynx par la trompe d’Eustache (te).

Appareil auditif
Appareil auditif
Appareil auditif.

Les vibrations imprimées à la membrane du tympan par les sons se transmettent à la fenêtre ronde par les ondes aériennes, à la fenêtre ovale par la chaîne des osselets, composée du marteau, de l’enclume et de l’étrier, qui s’articulent entre eux. Le muscle du marteau augmente la tension du tympan, celui de l’étrier le protège contre les vibrations trop intenses. L’oreille interne, dite labyrinthe, forme une cavité appelée vestibule, d’où s’élèvent les canaux semi-circulaires (cs), au nombre de trois, et à la partie inférieure de laquelle est placé le limaçon (L). Cette cavité, d’environ 20 mm. cubes, est remplie du liquide nommé périlymphe, qui communique avec le liquide céphalo-rachidien par le canal périlymphatique, et qui contient le sac endolymphatique, rempli du liquide de ce nom et au milieu duquel aboutissent les extrémités du nerf auditif (A). Celui-ci plonge dans le cerveau deux racines, dites antérieure ou vestibulaire, et postérieure ou cochléaire. Diverses hypothèses ont été présentées pour expliquer le fonctionnement de l’ap-