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pareil auditif. Helmholtz, en application du principe des résonnateurs, par lequel il avait réalisé l’analyse du timbre, a supposé que chaque élément vibratoire correspondait dans l’oreille à une localisation spéciale dont il a cru trouver le siège dans les fibres, dites de Corti, qui tapissent l’intérieur du limaçon. Cette hypothèse, contredite par de nouvelles recherches, a été abandonnée. D’après les expériences du Dr Marage sur l’acuité auditive des sujets vivants et ses études anatomiques sur les organes auditifs d’individus sains et malades, les vibrations, en arrivant au tympan, communiquent à l’étrier des déplacements de l’ordre, au plus, de 1/1 000 de millimètre, qui, transmis au sac endolymphatique par l’intermédiaire de la périlymphe, impressionnent, selon leur nature, les centres nerveux de la 1re, 2e ou 3e étape. L’attention, dans l’acte d’écouter, porte à son maximum l’élasticité des articles suspendus de la chaîne des osselets. La rapidité de la perception n’exigerait, selon O. Abraham, que 63/10 000 de seconde pour un son de plus de 3 000 vibrations. Les limites de l’audition dans l’ordre de l’étendue semblent enfermées entre les sons de 8 et de 32 000 vibrations. La discrimination des intervalles et celle des timbres s’acquièrent par l’éducation, mais existent sommairement chez tous les individus sains et chez les animaux supérieurs. On doit mentionner ici que, contrairement à la croyance vulgaire, l’oreille n’est pas seulement le siège du sens de l’audition : la physiologie nouvelle y place également le sens de l’équilibre et de l’orientation. (Voy. Audition, Oreille.) || 2. A. vocal. Lié à l’appareil respiratoire, qui l’alimente en air et joue le rôle de la soufflerie dans l’orgue l’A. vocal communique par les bronches
Appareil vocal.
et la trachée (tr) avec les alvéoles pulmonaires. Il fonctionne pendant l’acte de l’expiration, deuxième temps de la respiration, par le passage de l’air sous pression dans la cavité du larynx, que les deux paires de replis de muqueuse laryngée, appelés cordes vocales (CVs et CVi), divisent en trois étages : inférieur, moyen et supérieur, ce dernier surnommé vestibule du larynx. Le nom de glotte, autrefois appliqué à l’ensemble des parties molles du larynx, désigne aujourd’hui une partie de cette cavité, subdivisée en deux zones, l’une antérieure, membraneuse et vocale, l’autre postérieure, ligamenteuse et respiratoire. Le larynx est l’organe producteur de la voix. Placé dans la région moyenne du cou, au-dessous de l’os hyoïde, il est composé de onze pièces cartilagineuses réunies par des liens fibro-élastiques et mises en mouvement par un système de muscles. Pendant le chant, le larynx monte et descend selon qu’il émet des sons aigus ou graves. Ses dimensions, toujours plus considérables chez l’homme que chez la femme, varient selon les individus et sont en rapport avec la nature particulière de chaque voix. Le rôle des cordes vocales dans la production du son musical est nul, de même que celui de la glotte fausse, ou fente glottique, qui sépare les cordes supérieures (CVs). Le passage du son, formé dans la cavité du larynx, à celle de la bouche, s’opère par le pharynx guttural, que l’extrémité du voile du palais, avec la luette (e) séparent du pharynx nasal. En ce passage se répartissent certaines sonorités, le voile s’ouvrant pour l’émission des syllabes nasales et obturant au contraire l’orifice nasal pour les sons élevés et les syllabes sans m ni n. Le son se modèle définitivement dans la bouche ou cavité buccale, qui remplit l’office de résonnateur, et il s’articule par le concours de la langue, des dents et des lèvres. (Voy. Chant, Phonation, Voix.)

Appassionato, adj. ital., = passionné. Loc. employée pour caractériser l’expression d’un morceau. Elle est devenue célèbre par l’emploi que l’éditeur Cranz, de Hambourg, en a fait pour donner à la Sonate, op. 57, de Beethoven, un titre auquel le maître n’avait pas songé, mais dont il s’est servi, au contraire, pour le 3e morceau de sa Sonate, op. 106 : « Adagio sostenuto, appassionato e con molto sentimento », et pour le 1er morceau de la Sonate, op. 111 : « Allegro con brio ed appassionato ». — On rencontre fréquemment cet adj. chez les musiciens de l’époque romantique.

Appeau, n. m. Sorte de petit sifflet à l’aide duquel les oiseleurs, les naturalistes, les braconniers imitent, pour les capturer, le chant des oiseaux. On en fait d’une quinzaine de modèles différents qui correspondent aux cris