Aller au contenu

Page:Dictionnaire pratique et historique de la musique.pdf/247

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

luxe de décors et de machines s’y déployait. Les M., qui avaient ouvert la voie à l’opéra dans la Grande-Bretagne, ne disparurent pas totalement après le triomphe de celui-ci. On en vit paraître quelques-uns pendant le xviiie s. Les mariages ou les anniversaires princiers furent jusqu’à notre temps l’occasion de quelques reconstitutions de M. anciens, tels que The M. of Flowers, joué en l’honneur de la reine Victoria, lors des jubilés de 1887 et 1897.

Matériel, n. m. Ensemble des partitions et parties, manuscrites ou imprimées, qui sont nécessaires pour l’étude et l’exécution d’une œuvre musicale.

Matines, n. f. plur. * Partie de l’office liturgique, qui, commencée autrefois au milieu de la nuit, s’achevait seulement aux premières lueurs de l’aurore. Les M. sont divisées en trois parties nommées nocturnes, composés chacun de psaumes avec antiennes, et de leçons entrecoupées de répons ; elles débutent par l’Invitatoire, et sont suivies des laudes, appelées primitivement « laudes matutinales », d’où le nom de M. La liturgie romaine clôt habituellement le dernier nocturne des matines par la célèbre hymne Te Deum. (Voy. ce mot.) Les M. des trois derniers jours de la semaine sainte portent le nom de Ténèbres et sont marquées d’une empreinte spéciale par le chant des Lamentations.

Maxime, n. f. La plus longue des valeurs de notes, dans la notation ancienne, figurée par un rectangle évidé avec queue à droite, valant, sous le signe de l’imperfection, 2 carrées ou 8 rondes et sous le signe de la perfection, 3 carrées ou 12 rondes. (Voy. Notation.)

Mazurka, n. f. Danse nationale polonaise, dite en polonais Mazur, qui tire son nom de la province de Mazurie où elle était populaire dès le xvie s., et d’où elle s’est répandue dans toute la Pologne. Elle doit être distinguée du Krakowiak, qu’elle détrôna, et surtout de la polka-mazurka mise à la mode vers 1840 par les compositeurs viennois de musique de danse. Son mouvement est vif et hardi, sa mesure se bat à 3/4, son rythme variable, avec des accents souvent placés à contre-temps, que les danseurs marquent en frappant la terre du talon.

 𝄀 

\language "italiano"
\score {
 \relative do'' { \stopStaff sol16[ sol8.] sol8[ sol] sol[ sol] }
 \layout {
    \context { \Staff \RemoveEmptyStaves 
               \remove Clef_engraver
               \remove Time_signature_engraver
             }
    indent = 0\cm
    \override Score.BarNumber #'stencil = ##f
  }
}
\header { tagline = ##f}
 𝄀    ou    𝄀 

\language "italiano"
\score {
 \relative do'' { \stopStaff sol8.[ sol16] sol4. sol8 }
 \layout {
    \context { \Staff \RemoveEmptyStaves 
               \remove Clef_engraver
               \remove Time_signature_engraver
             }
    indent = 0\cm
    \override Score.BarNumber #'stencil = ##f
  }
}
\header { tagline = ##f}
 𝄀


Son caractère mélodique a souvent quelque chose de farouche. Chopin, le grand musicien de la Pologne, a créé la forme artistique de la M. en s’inspirant des thèmes nationaux et en y mélangeant fréquemment les formes mélodiques du Kujawiak. (voy. ce nom.) On désigne dans son œuvre comme types parfaits de la M. des pièces comprises dans ses recueils sous les numéros d’op. 67, no 1, op. 68, no 2, et en seconde ligne, op. 6, no 3, op. 17, no 1, op. 68, no 1 :


\language "italiano"
\score {
 \relative do' {
  \time 3/4
  \partial 16*6 s16\p^\markup { \hspace #-4 {\italic "Lento" }} mi16[\( la8. do16] |
  \slashedGrace mi,8 mi'8.[\) re16 ]( do4) \slurDown \afterGrace red(->\trill { dodd16[ red] } | 
  mi8.)[ mi16]\( \stemDown la,4 do | \break
  \stemUp si8.[\) si16]( fad4) \afterGrace sold(\trill { fad16[ sold] } |
  la8[)-! r16 mi( la8) r16 mi( la8) r16 \slurNeutral do16]( | 
  \stemDown mi8[) r16] 
 } 
 \layout {
    \context { \Staff \RemoveEmptyStaves }
    indent = 0\cm
    line-width = #120
    \override Score.BarNumber #'stencil = ##f
  }
  \midi { }
}
\header { tagline = ##f}
(Chopin, Mazurka, op. 68, 2.)


Moniuzsko a également composé quantité de M. D’autres compositeurs ont traité la même forme d’une manière moins fidèle, en développant ses dimensions.

M. D. Abréviation signifiant Main droite, dans la notation de la musique de piano, ou Moyenne difficulté, dans les catalogues des éditeurs.

Mécanique, n. f. Ensemble des pièces qui, dans la construction d’un piano, d’un harmonium, etc., transmettent au corps vibrant l’impulsion donnée par la main de l’exécutant. || Rameau intitulait Mécanique des doigts ses principes de doigté pour le clavecin et en général les fonctions des muscles de la main, dans le jeu de cet instrument. || adj. caractérisant les instruments actionnés par un moteur ou par une manivelle, sans que la main ni l’intelligence de l’homme y interviennent. || adj. caractérisant une exécution d’où le sentiment musical est absent.

Mécanisme, n. m. Fonctionnement des organes dans l’exécution ou l’audition musicale. À chaque mode d’exécution correspond un M. spécial, celui de l’appareil vocal, dans le chant, celui du toucher, dans le jeu des instruments à clavier. On nomme Études de M. les exercices entrepris en vue de l’assouplissement des organes et de leur adaptation aux exigences de l’exécution. Il n’y a pas de M. unique pour chaque instrument, ni de méthode infaillible pour l’acquérir. D’un point de départ fixé par la structure du corps humain, et qu’il appartient à la physiologie de décrire, tout musicien peut progresser par des voies personnelles vers la maîtrise de ses organes et leur soumission à sa