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thème, elle ne résulte généralement point d’un dessein arrêté chez le compositeur. S’il est vrai que Grétry, cherchant à donner une allure ancienne à la romance Une fièvre brûlante, de Richard Cœur-de-Lion (1785), a pu vouloir en effet y employer le pied ïambique ◡ — :


\language "italiano"
melody = \relative do'' {
  \override Staff.TimeSignature.style = #'single-digit
  \time 3/4
  \partial 4 mi4 | mi2 do4 | fa2 mi4 | mi2( re4) | \break
  do2 do4 | re2 mi4 | fa4 fa2 | re2.~ | re4
}
text = \lyricmode {
   U -- ne fiè -- vre brû -- lan -- te, Un jour, me ter -- ras -- sait.
}
\score {
  <<
    \new Voice = "mel" { \melody }
    \new Lyrics \lyricsto mel \text
  >>
  \layout {
    \context { \Staff \RemoveEmptyStaves }
    indent = 0\cm
    line-width = #120
    \override Score.BarNumber #'stencil = ##f
  }
  \midi { }
}
\header { tagline = ##f}
(Grétry, Richard Cœur-de-Lion, acte ii.)

Beethoven n’avait ans doute pas une intention semblable, en employant l’iambe et l’anapeste :


\language "italiano"
\score {
    \relative do'' { 
      \time 3/4
      \key reb \major
      \partial 4 reb4^\markup { \hspace#0.5 \musicglyph "ties.lyric.short" } | 
      do2^\markup { \hspace #0.7 \musicglyph "scripts.tenuto" "|" }  sib4^\markup { \hspace#0.5 \musicglyph "ties.lyric.short" } | 
      mib^\markup { \hspace#0.5 \musicglyph "scripts.tenuto" } r^\markup { \hspace #0.5 \char##x2551 }  reb^\markup { \hspace#0.5 \musicglyph "ties.lyric.short" } | 
      do^\markup { \hspace#0.5 \musicglyph "scripts.tenuto" } r^\markup { \hspace #0.5 \char##x2551 } sib^\markup { \hspace#0.5 \musicglyph "ties.lyric.short" } | 
      lab^\markup { \hspace#0.5 \musicglyph "scripts.tenuto" } r_\markup { \italic "etc." }
    }
 \layout {
    \context { \Staff \RemoveEmptyStaves }
    indent = 0\cm
    line-width = #120
    \override Score.BarNumber #'stencil = ##f
  }
  \midi { }
}
\header { tagline = ##f}
(Beethoven, Sonate, op. 27, no 2.)

\language "italiano"
\score {
    \relative do'' { 
      \time 2/2
      \key fa \major
      \tempo \markup { \hspace #-5 { \italic "Allegro" }}
      s4 s s s | 
      \cadenzaOn
      <la fa>8[(^\markup { \hspace#0.5 \musicglyph "ties.lyric.short" }  
      <sib sol>]^\markup { \hspace#0.5 \musicglyph "ties.lyric.short" } 
      <sol do,>4)^\markup { \hspace #1 \musicglyph "scripts.tenuto" } 
      s8^\markup { \hspace #-1 "|" } s 
      <la fa>8[(^\markup { \hspace#0.5 \musicglyph "ties.lyric.short" }  
      <sib sol>]^\markup { \hspace#0.5 \musicglyph "ties.lyric.short" } 
      <sol do,>4)^\markup { \hspace #1 \musicglyph "scripts.tenuto" }
      s^\markup { \hspace #-20 \italic "2" \super "e" " mesure" }
    }
 \layout {
    \context { \Staff \RemoveEmptyStaves }
    indent = 0\cm
    line-width = #120
    \override Score.BarNumber #'stencil = ##f
  }
  \midi { }
}
\header { tagline = ##f}
(Beethoven, Finale de la viiie Symphonie.)

Métricien, n. m. Celui qui se consacre à l’étude de la métrique.

Métrique, n. f. Règle des durées dans la versification ancienne : étude des mètres.

Métromètre, n. m. Ancien nom du métronome.

Métronome, n. m. Appareil indicateur du degré de vitesse, dans l’exécution musicale. Le premier instrument de ce genre fut proposé par
Métronome.
Étienne Loulié, qui l’appela chronomètre (1696) ; sous une forme encore primitive, il utilisait les oscillations du pendule, dont le nombre est inversement proportionnel au carré des longueurs, de telle sorte que, si la longueur du pendule s’accroît dans l’ordre progressif, 1, 4, 9, 16, etc., le nombre de ses oscillations décroîtra dans l’ordre inverse 1, 1/2, 1/3, 1/4, etc. Le même principe présida aux divers essais que proposèrent tour à tour Sauveur, Gabory, en France, Harrison, Crotch, en Angleterre, Burja, Gottfried Weber, en Allemagne, Winkel, à Amsterdam, et dont aucun ne parvint à une réalisation satisfaisante. C’est sur les brisées de Winkel que Maëlzel construisit le M. encore en usage aujourd’hui sous son nom et pour lequel il avait prit un brevet français et établi une manufacture à Paris en 1816. Son M. se compose d’un pendule vertical terminé à la base par un poids fixe, maintenu en mouvement par un mécanisme d’horlogerie, et muni à son extrémité supérieure d’une masselotte mobile, glissant à volonté le long de la tige. Une échelle graduée, placée derrière le pendule, porte les chiffres indiquant le nombre des oscillations accomplies par le pendule, dans la durée d’une minute, selon qu’il se trouve allongé ou raccourci par la position de la masselotte. Le bord supérieur de celle-ci se place sur la tige de manière à affleurer le chiffre voulu. Le tic-tac du mouvement d’horlogerie indique à l’oreille les battements et déclenche à volonté le fonctionnement d’un timbre qui souligne le premier temps de chaque mesure. Il reste à figurer dans la notation musicale le rapport de vitesse d’un signe choisi comme unité de temps, avec le nombre correspondant de battements du pendule. En inscrivant en tête du morceau le signe M. noire = 60. on indiquera à l’exécutant que la valeur d’une noire sera d’un soixantième de minute, ou une seconde, ce qui, dans la mesure ordinaire à quatre temps, répond à la définition courante d’un temps lent ; le signe noire = 120 prescrira un mouvement plus rapide du double, etc. L’utilité du M., reconnue par Beethoven, qui s’en est servi l’un des premiers en métronomisant lui-même plusieurs de ses op. (voy. Vélocité), n’est depuis longtemps mise en doute par personne ; son abus seul et la rigidité qui en serait la conséquence dans l’exécution, ont pu lui attirer des critiques injustifiées et méritées seulement par les pédagogues inintelligents qui font battre le pendule du M. sur le pupitre de l’élève pendant toute la durée du morceau.

Métronomie, n. f. Théorie de l’usage du métronome. Alvin et Prieur, dans leurs Études de M. expérimentale ont observé et recueilli, par le moyen du M. et de la montre à secondes, ou chronomètre, les nuances de vitesse dans l’exécution de quelques orchestres et quatuors célèbres.