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Augmentation, n. f. Artifice contrepointique consistant à doubler de valeur les notes d’un thème en le répétant. Les maîtres anciens y déployaient leur ingéniosité. En superposant à la clef quatre signes de mesure différents, Pierre de la Rue indiquait sur une seule portée le développement des quatre voix d’un canon procédant par A. à l’égard l’une de l’autre. Tandis que la voix supérieure chantait :


\relative c''
{
\key f \major
\time 2/2
\autoBeamOff
\clef treble
\override Score.BarLine.stencil = ##f
g1 g2 c
\revert Score.BarLine.stencil
c1 
\override Score.BarLine.stencil = ##f
c2 \stemDown a
\revert Score.BarLine.stencil
a4. bes8 c2 
\override Score.BarLine.stencil = ##f
f,1
\revert Score.BarLine.stencil
}

les mêmes notes paraissaient augmentées du double à la basse :


\relative c
{
\key f \major
\autoBeamOff
\clef bass
\time 2/2
s1
\override Score.BarLine.stencil = ##f
\once \override Staff.TimeSignature.color = #white
\once \override Staff.TimeSignature.layer = #-1
\time 2/1
c \breve 
\revert Score.BarLine.stencil | c1 f | f \breve
}

On trouve des exemples nombreux de ce procédé chez les grands contrepointistes et chez Bach. Le compositeur anglais B. Cooke se rendit célèbre par un Canon en A. à trois voix, trouvé si beau qu’on le grava sur sa tombe (1793).

Augmenté, part. passé du v. tr. augmenter. Se dit d’un intervalle dont la contenance a été accrue par l’introduction d’un accident (Voy. Intervalle)

Auriculaire, n. m. Le cinquième doigt de la main, désigné par le chiffre 5 dans le doigté des instruments à clavier et par le chiffre 4 dans celui des instruments à cordes.

Authente, n. m. Nom donné à quatre des huit modes du chant ecclésiastique, qui s’étendent à l’aigu de la finale et ont la teneur à la quinte ou à la sixte. (Voy. Mode.)

Authentique. Voy. Authente.

Automatisme, n. m. Ensemble des mouvements impulsifs ou qui résultent d’une habitude prise. L’A. a souvent une large part dans les études instrumentales dites de mécanisme et, chez certains individus, vient en aide à la mémoire musicale.

Automèle, adj. Se dit, dans le chant liturgique, des antiennes qui se chantent sur une mélodie commune à plusieurs textes.

Autophone, adj. Néol. employé par Mahillon pour classer les instruments « formés de corps solides, assez élastiques pour entretenir le mouvement vibratoire provoqué par la percussion, le pincement ou le frottement ». (Voy. Instruments de percussion.)

Avaler, anc. fr., v. tr. syn. de descendre. Le petit traité français de déchant du xiiie s., publié par Coussemaker, recommande d’observer « si le chant monte ou avale ». On appelait, dans le jeu du luth, « accord à cordes avalées », un accord au-dessous du ton normal, obtenu par une tension plus lâche. (Voy. Ravalement.)

Avicinium, n. formé du lat. avis = oiseau. Jeu d’orgues, qui, dans quelques anciens instruments, imitait le chant des oiseaux.

À vide. Se dit de la corde d’un instrument à manche, que l’on fait vibrer dans toute sa longueur, sans pression du doigt sur la touche. Dans l’indication du doigté, la corde à vide se marque par un zéro. L’archiluth, le chitarrone, le théorbe étaient munis de cordes tendues en dehors du manche et qui se pinçaient à vide.

B

B. 1. Deuxième lettre de l’alphabet désignant, dans la notation alphabétique, le deuxième degré de la gamme diatonique, le premier, ou A, étant le la. Lorsque fut adopté le système des hexacordes et des muances (xiie s.), une distinction dut s’établir entre la forme donnée au B, selon qu’il représentait, dans l’hexacorde dur, le si naturel ou, dans l’hexacorde mou, le si bémol. On figura donc le B sous deux aspects : un b minuscule à panse carrée, dit b quadratum ou b quadrum, b quarre, b carré qui fut l’origine du bécarre actuel et qui désignait le si naturel, et un b minuscule à panse arrondie, le b rotundum, qui exprimait le si bémol et qui est devenu le bémol. Au xve s. apparut le b cancellatum, ou b traversé d’une croix ayant pour effet de hausser la note d’un demi-ton, et qui fut la forme primitive du dièse. La terminologie musicale allemande, pour maintenir la distinction entre le si bémol et le si naturel, ou bécarre, dans la nomenclature alphabétique, se sert du B pour le si bémol et de l’H pour le si naturel. En Angleterre, en Hollande, etc., le B désigne purement et simplement le si. || 2. Abréviation pour le mot basse.

Bacchanale, n. f. Danse bruyante et tumultueuse, accompagnant le culte de Bacchus. Dans la terminologie musicale moderne, ce mot fut