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cois, soit pour l’octave grave en majuscules ou en lettres soulignées C D E etc., ou c d e, etc. ; pour la seconde octave en lettres ordinaires (minuscules) ; pour la troisième et la quatrième, en lettres surmontées d’un trait ou de deux, h c d e, etc., et h c d e, etc. Ces signes étaient appelés claves, clefs. Les accidents se marquaient par la croix ou le b cancellatum, l’élévation d’une note au demi-ton supérieur, par une virgule jointe à la lettre c c, d d, etc. Les valeurs étaient exprimées au-dessus des lettres par la lettre a, surmontée d’un point pour la brève, d’un petit trait vertical, pour la semi-brève, et d’un petit trait avec queue à droite, etc., pour la minime et ses divisions.

En Espagne, on usait de la notation chiffrée (voy. ce terme) tant pour les instruments à clavier que pour le luth ou la harpe.

En Italie et en France, la T. était réservée au luth et à la guitare. Mais il y a eu plusieurs systèmes opposés de T. de luth. La T. de luth française du milieu du xvie s., du temps d’Albert de Ripe, Adrien le Roy, et autres, comportait une portée de cinq lignes et

(Tabulature espagnole.)
Traduction

\language "italiano"
porteeA = \relative do'' {
   << { \voiceOne
       la8[ sol la sib] la[ fa sol la] | sib2. sib4 | \break
       \override Score.Clef.break-visibility = ##(#f #f #f)
       \override Score.KeySignature.break-visibility = ##(#f #f #f)
       la2 fa | la la \bar " "
      } 
     \new Voice { \voiceTwo 
       fa1 | fa2. fa4 | \break
       fa4. do8 re[ mi] fa4( | fa8[) mi] fa16[ mi re mi] fa4
     }
   >>
}
porteeB = \relative do' {
   << { \voiceThree
       do8[ sib do re] do[ la sib do] | re2 s4 re4 | \break
       do4 la2 fa4 | do'2 do4
      } 
     \new Voice { \voiceFour
       fa,1 | sib,8[ la sib do] re4 sib16[ do re mi] | \break
       fa2 re | do2 fa 
     }
   >>
}
\score {
  \new PianoStaff <<
    \new Staff <<
      \clef treble \time 4/4 \key fa \major { \porteeA }
    >>
    \new Staff <<
      \clef bass   \time 4/4 \key fa \major { \porteeB }
    >>
  >>
  \layout {
    \context { \Staff \RemoveEmptyStaves }
    indent = 0\cm
    \override Score.BarNumber #'stencil = ##f
    line-width = #120
  }
  \midi { }
}
\header { tagline = ##f}
(Ant. de Cabeçon († 1566), Variations sur le Caballero.)


des lettres conventionnelles placées dans les interlignes, les valeurs étant indiquées au-dessus, dans le genre des signes usités dans la T. allemande. Les lignes représentaient les cordes de l’instrument, la ligne supérieure équivalant à la corde la plus aiguë, la chanterelle. Vers la fin du xvie s., on ajoute une ligne au grave ; et l’on commence

(Tabulature française interlinéaire.)
Traduction

\language "italiano"
porteeA = \relative do'' {
   << { \voiceOne
       \partial 4 sol4_\mordent | sol2 la4 | sib2 do4 | fa,2 fa4 | sib4. do8\mordent re4 | \break
       \override Score.Clef.break-visibility = ##(#f #f #f)
       \override Score.KeySignature.break-visibility = ##(#f #f #f)
       re,4. mib8 fa4 | sol4. la8 sib4 | s2 fa4 | sol do si\mordent | la4 do8[ si\mordent] la[ sol] | 
      } 
     \new Voice { \voiceTwo 
       \partial 4 s4 | <mib do>4 s2 | s2. | re4 s2 | <fa re>4 s2 | \break
       s2. | <mib sib>4 s2 | s2 re4 |<mib sib>4 s2 | <fa do>4 s2
     }
   >>
}
porteeB = \relative do {
     \partial 4 s4 | \once \stemDown do2 fa4 | sol2 la4 | sib2 sib,4 | sib'2. | \break
     si,4. do8 \once \stemUp re4 | mib2. | sol4 la sib | mib, do2 | fa2 s4 |
}
\score {
  \new PianoStaff <<
    \new Staff <<
      \clef treble \override Staff.TimeSignature.style = #'single-digit \time 3/4 { \porteeA }
    >>
    \new Staff <<
      \clef bass   \override Staff.TimeSignature.style = #'single-digit \time 3/4 { \porteeB }
    >>
  >>
  \layout {
    \context { \Staff \RemoveEmptyStaves }
    indent = 0\cm
    \override Score.BarNumber #'stencil = ##f
    line-width = #120
  }
  \midi { }
}
\header { tagline = ##f}
(Ant. Francisque, (1600), Le Trésor d’Orphée, Courante, no 57.)


à prendre aux Italiens l’habitude d’enfiler les lettres sur les lignes. Les cordes à vide étaient indiquées par a, chacune correspondant à l’accord choisi (voy. Accord et Luth) ; les lettres suivantes indiquaient les demi-tons en montant.

La T. italienne, à l’inverse de la française, plaçait la chanterelle à la ligne inférieure, et la plus grave en haut, et se servait des chiffres enfilés. Les cordes à vide étaient marquées par 0, chacune, comme précédemment, correspondant à l’accord, et les chiffres suivants indiquant les demi-tons en montant. (Voy. l’exemple à la page suivante.)

La T. disparut au xviiie s., avec l’usage du luth lui-même. Encore les derniers recueils de musique de luth sont-ils notés en notation de clavier, sur deux portées de clef de fa et de sol.