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etc. (chap. sur l’épinette). Cette observation scientifique, qui remonte à trois siècles, démontre que la vélocité moyenne n’a guère varié depuis cette époque. 960 notes à la minute représentent 16 notes à la seconde, soit 16 quadruples croches pour une noire en mouvement largo de 60 au métronome ; ou un mouvement allegro moderato de 120, avec triples croches. Pour l’orgue, les mouvements étaient moins vifs, à cause de la dureté des claviers : les observations faites par les musiciens du xviie et du xviiie s., en prenant comme base la seconde et la minute, nous donnent comme équivalent environ la nuance noire = 80 à 90 pour allegro moderato ; 60 à 70 représentent l’andante ; 120, un mouvement presto. (voy. Agilité, Mesure, Mouvement.)

Vent, n. m. Dans la pratique de l’orgue, on appelle V. l’air comprimé que l’action des soufflets pousse vers le sommier et les tuyaux. La consommation du V. varie selon les tuyaux. Elle se règle au manomètre et se calcule habituellement sur trois degrés différents de pression que les régulateurs mesurent et répartissent, selon les jeux à fournir, dans les diverses parties du sommier.

Ventre, n. m. Point central dans la longueur d’onde où les vibrations du corps sonore atteignent leur maximum d’amplitude. (Voy. Vibration.)

Ventriloque, n. m. Nom donné à certaines personnes, objets d’un phénomène vocal qui semble faire provenir la voix d’une autre source que le larynx et la bouche. La voix de ventriloque paraît provenir d’un endroit éloigné et excite la surprise ou le rire. On l’obtient en tenant les lèvres seulement entr’ouvertes sans les remuer, et en rétrécissant aussi le conduit nasal. Dans l’effort réalisé pour obtenir cet effet, les cordes vocales inférieures prennent la forme d’un petit triangle et les muqueuses de la glotte se rabattent et étouffent le son.

Ventriloquie, n. f. Propriété ou art du ventriloque.

Vêpres, n. f. plur. Office du soir (de l’après-midi) dans les liturgies chrétiennes : il se compose de psaumes coupés d’antiennes, d’une hymne, de versets et prières diverses. Dès le cours du moyen âge, les musiciens en ont harmonisé les mélodies liturgiques, de manière à faire alterner un chœur à l’unisson, ou traité en organum simple, celui de la communauté, et un petit chœur de chantres exécutant à plusieurs voix, chaque chœur exécutant sa strophe ou son verset. On a également alterné entre le chant et l’orgue, ce dernier suppléant l’un des versets. Sur ces divers modèles, les compositeurs, à partir du xve s., ont composé des psaumes, cantiques et hymnes, et même des services de vêpres complets. L’Ordinaire des vêpres du dimanche et des fêtes comprend le verset Deus, in adjutorium, les psaumes 109, 110, 111, 112, 113, 114 ou 116 (Vulgate), avec les antiennes propres au jour ; une hymne, suivie d’un versicule ; le cantique évangélique Magnificat ; et, à la fin, le verset Benedicamus. À partir de la fin du xvie s., les maîtres, surtout italiens, ont introduit le style de concert dans les psaumes et cantiques des vêpres, par l’intrusion de soli en style de madrigal orné et plus tard d’opéra, à la place du chœur liturgique.

Verge, n. f. Lame de métal pliée dont les deux branches sont égales. Le diapason est une verge vibrante, dont les acousticiens font le plus large usage dans les laboratoires. Dans les verges et les plaques ou lames, le nombre des vibrations est en raison directe de leur épaisseur et en raison inverse du carré de leur longueur.

Vergette, n. f. Longue tige très mince de bois faisant partie du mécanisme appelé Abrégé, dans l’orgue, et servant à transmettre aux soupapes du sommier le mouvement imprimé par l’organiste aux touches du clavier.

Vernis, n. m. Substance dont les luthiers recouvrent le bois des violons et autres instruments de la même famille. Les luthiers anciens de Crémone et de Brescia avaient le secret de la composition de vernis dont la transparence, la couleur et l’élasticité excitent encore l’admiration des amateurs de lutherie. Ils y distinguent quatre variétés, ou pâtes, successivement employées depuis l’époque de Gasparo de Salo et qui contribuent à caractériser les instruments de Brescia, de Crémone, de Venise, et ceux des successeurs de Stradivarius. Les chimistes modernes qui ont analysé les vernis recouvrant des débris d’anciens instruments ont défini les matières qui les composent sans pouvoir en indiquer les proportions, non plus que les procédés de leur application. Néanmoins, plusieurs luthiers modernes disent avoir réussi à réaliser les mêmes effets.

Verre cassé. Les luthistes fran-