intérêt historique porte le titre de Rota (roue) et forme un canon à 4, 3 ou 2 voix, accompagné par une sorte de bourdon, ou pes, à 2 voix. Les contrepointistes de la seconde moitié du xve s. portèrent la composition de la fuga, ou C., à un haut degré de raffinement. Ils se plurent à l’introduire dans les parties épisodiques de leurs messes et à lui donner des formes énigmatiques par des procédés subtils de notation et par le caractère piquant et parfois obscur à dessein des devises par lesquelles ils en indiquaient la résolution. C’est chez eux que prirent naissance les nombreuses variétés de C. cultivées jusqu’à notre époque et parmi lesquelles on distingue : le C. simple, où le thème proposé par la première voix et appelé antécédent ou guide est suivi de sa répétition exacte, dite conséquent ou résolution, par les voix successives ; le C. est dit à l’unisson, à la quinte, à l’octave, etc., selon que la seconde voix et, s’il y a lieu, les voix subséquentes prennent leur point de départ à l’unisson, à la quinte, à l’octave, etc., du thème proposé.
Canon par augmentation en mouvement contraire.)
Le C. ad infinitum,
ou circulaire, ou perpétuel, est celui qui
n’a pas de terminaison prévue, les
voix s’enchaînant et s’échafaudant par
des reprises continuelles du thème ;
l’addition d’une formule finale, ou
coda, procure seule la conclusion nécessaire.
— Le C. par augmentation ou
par diminution est celui dans lequel
le thème proposé est résolu
en valeurs de durées plus
longues ou plus brèves.
Le C. renversable, appelé
quelquefois par les anciens
théoriciens C. per arsin et
thesin, est celui dans lequel
tous les intervalles du
thème se trouvent renversés
dans la résolution ;
— le C. rétrograde, ou cancrizans,
ou à l’écrevisse, est
celui dans lequel la résolution
reproduit le thème à
rebours en commençant par
la dernière note ; le C. à la
fois renversable et rétrograde
peut s’écrire sur une
seule portée, munie d’une
clef à chaque bout et que
lisent deux exécutants placés
vis-à-vis l’un de l’autre ;
cette disposition reçoit
aussi le nom de C. ou fuga
à miroir. — Le C. polymorphe
est susceptible de
plusieurs résolutions ; c’est
le cas du fameux C. de
William Byrd, Non nobis
Domine (1575), souvent
chanté en Angleterre, en
guise de « grâces », après
les repas solennels et qui
peut s’interpréter à 2, 3
ou 4 voix, de sept ou huit
manières. — On nomme C.
énigmatiques ceux dont la
notation, réduite à une seule
portée, ne contient que le