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ce maître, mais par ses fils ou ses élèves en un sens inspiré par les études des humanistes et qui méconnaissait le caractère propre aux mélodies du moyen âge. Les éditions publiées par Guidetti (1582) préparèrent la « rupture violente » des traditions, qui fut consommée par le Graduel médicéen (1614). Raccourci dans ses périodes, dépouillé de son ornementation, alourdi par une notation en grosses notes égales, le chant grégorien devenait le plain-chant, ainsi nommé, par opposition au chant figuré (voy. ci-dessus, Chant), parce que sa notation, sa structure, son allure étaient essentiellement planes, ou égales. Ce mouvement destructif fut précipité, aux xviie et xviiie s., par des éditions multipliées, individuelles ou diocésaines, en désaccord les unes avec les autres et où se glissaient, avec les variantes propres aux divers ordres monastiques ou aux liturgies locales, des compositions nouvelles d’où surgissaient le chant gallican et le plain-chant musical. De tout cela résultait un état d’anarchie auquel il apparut dans le xixe s. que l’on devait porter remède. Tandis que l’édition dite de Malines (1848) s’appuyait encore uniquement sur l’édition médicéenne, la commission réunie par les archevêques de Reims et de Cambrai (1849) préparait sur la base de l’Antiphonaire ms. de Montpellier l’édition « rémo-cambraisienne », qui était un acheminement vers la reproduction directe des sources. Cependant les éditeurs Pustet, de Ratisbonne lançaient peu après, comme spéculation commerciale, une édition encore une fois calquée sur les livres médicéens et pour laquelle ils réussissaient à obtenir un privilège d’une durée de trente ans (1870), dont l’effet « paralysa » les études musico-liturgiques. En 1882, le Congrès de chant religieux tenu à Arezzo inscrivit parmi ses vœux la recherche des véritables sources de l’art grégorien. Déjà Dom Pothier et les Bénédictins de la Congrégation de France avaient entrepris ces recherches et réuni les matériaux du Liber Gradualis (1883), que suivirent d’autres publications et, à partir de 1889, celle de la Paléographie musicale, admirable recueil de fac-similés photographiques accompagnés de commentaires et de notices. C’est d’après ces travaux que fut rédigée, sur l’ordre de Pie x, l’édition vaticane, imprimée à Rome en 1905 et années suivantes, avec licence de reproduction pour tous les éditeurs agréés par le Saint-Siège. La notation adoptée par les Bénédictins et par les imprimeurs modernes de chant grégorien s’inspire directement de celle qui était usitée à la fin du moyen âge et qui se modelait sur le style des mélodies ; elle se compose de figure de notes pleines, carrées, plus légères que celles du plain-chant et au besoin agglomérées en groupes qui correspondent aux anciennes ligatures. La portée est de quatre lignes. On emploie les clefs d’ut et de fa, que l’on place, selon l’ambitusmélodique, de manière à éviter le recours à des lignes additionnelles. Le chant grégorien se meut dans le système modal des huit modes ecclésiastiques, qui repousse toute harmonie. Son rythme, libre des liens symétriques de la mesure, s’appuie sur les lois de l’accentuation des paroles. L’analyse grammaticale décide du classement de certaines pièces, dont les unes sont dites prosaïques, d’autres, métriques, et d’autres enfin, rejetées dans une catégorie mélangée, sont appelées lyriques. Musicalement, les innombrables pièces du répertoire grégorien sont divisées en récitatifs psalmodiques, ou psalmodies, où se rangent les formules élémentaires d’une récitation sur une seule note, ou corde, précédée et suivie de courts membre de phrase, marquant les


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  sol1 | sol8 mi[( sol]) fa[( mi]) re \grace do8 do4 \bar "||"
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  % Laudate Dominum omnes gentes, laudate eum omnes populi
  Lau- da- te_Dominum_omnes gen- tes;
  laudate_e- um om- nes po-pu li.
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divisions du texte ; hymnes, dans lesquelles les inflexions du chant obéissent aux combinaisons régulières du mètre poétique et en forme libre,


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%  \override LyricText.self-alignment-X = #LEFT
  % Pange, lingua, gloriosi corporis mysterium
  Pan- ge lin- gua glo- ri- o_ si cor- po- ris mys- te- ri- um
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comprenant les antiennes, les introïts,