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Page:Dictionnaire pratique et historique de la musique.pdf/75

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les répons-graduels, les communions, etc., ornés de mélismes ou vocalises, d’où s’est développé l’art de la variation mélodique :


\language "italiano"
melody = \relative do' {
  \override Staff.TimeSignature.color = #white
  \override Staff.TimeSignature.layer = #-1
  \time 20/8
  \slurDown \stemUp
  do8[(^\markup { \italic "Antienne" } mi fa]) sol4 sol8[(la] do4 si8[ la sol]) fa8( sol[ la sol]) mi[( re] mi4) | \break
  \once \override Score.Clef.break-visibility = ##(#f #f #f)
  sol8 sol do, re[ mi] fa[( mi] re4) do \bar ""
}
text = \lyricmode {
   Al -- _ _ _ ma.
   Re_ dem -- to -- ris ma -- ter
}
\score {
  <<
    \new Voice = "mel" { \autoBeamOff \melody }
    \new Lyrics \lyricsto mel \text
  >>
  \layout {
    \context { \Staff 
               \RemoveEmptyStaves 
             }
    indent = 0\cm
    line-width = #120
    \override Score.BarNumber #'stencil = ##f
  }
  \midi { }
}
\header { tagline = ##f}

La beauté du chant grégorien est vivement sentie par tous ceux qui l’écoutent sans prévention et dans le lieu auquel il est destiné. Sa place n’est pas au concert, bien qu’il y ait été parfois transporté et applaudi. Son interprétation demande des voix flexibles et une articulation sans dureté comme sans mollesse. À l’instar des maîtres de la musique vocale polyphonique, plus d’un compositeur moderne a su y découvrir un élément d’inspiration personnelle. Celui que l’on pourrait appeler le plus populaire de tous les thèmes liturgiques, le Dies iræ, a paru dans plusieurs ouvrages profanes et notamment dans la Symphonie fantastique de Berlioz (1828). V. d’Indy a confié, dans Fervaal (1897), à un chœur invisible la mélodie du Pange lingua et a formé la mélodie Je suis celui qui rêve, de L’Étranger (1903), des notes de l’antienne Ubi caritas et amor. De tous temps les organistes, par obligation et par goût, ont traité en pièces instrumentales des motifs de même origine. Pour ne citer que des exemples récents, on rappellera que les thèmes du Te Deum et du Lauda Sion servent de sujets principaux à la Symphonie antique, pour orgue, de Widor, et que l’une des meilleures compositions de Guilmant est son Offertoire sur quatre thèmes grégoriens. || Les Églises schismatiques, en se séparant de Rome, ont organisé chacune leur liturgie musicale. Dès l’établissement de l’Église d’Angleterre, le chant y fut constitué par une adaptation de la psalmodie romaine, effectuée par John Marbeck et publiée sous le titre de Book of common prayer, noted (1550). Cet arrangement se maintint jusqu’à la Révolution, après laquelle une version nouvelle fut rédigée sur la même base par John Clifford (1664). Les variantes introduites depuis lors n’ont pas détruit les liens héréditaires qui rattachent le chant anglican au chant romain. Ils furent resserrés au xixe s. par le mouvement « ritualiste » à la suite duquel plusieurs ministres vinrent étudier en France le chant grégorien chez les Bénédictins et publièrent des livres à l’usage de l’Église d’Angleterre, dans lesquels des paroles anglaises étaient adaptées aux propres mélodies grégoriennes. || En Allemagne, Luther s’était occupé depuis 1523 de dresser pour le culte protestant un répertoire liturgique imité du chant romain et qu’il essaya, dans sa Messe allemande, d’associer à de pièces de caractère populaire, les Chorals. Ceux-ci formèrent bientôt l’aliment principal des diverses confessions protestantes, sans constituer d’ensemble uniforme et régulier, chaque communauté ou tout au moins chaque circonscription ayant ses livres spéciaux. || L’Église russe orthodoxe possède des chants liturgiques dont les plus anciens mss., notés en neuves particuliers à ce pays, datent du xiie et du xiiie s., et ont fait l’objet de recherches récentes parmi les musicologues slaves. Les dessins mélodiques y sont très simples, et l’on y constate une prédominance marquée de récitatifs ou de thèmes oscillant sur un petit nombre de notes. Les chœurs justement vantés de la chapelle impériale exécutaient un répertoire formé au xixe s. (Voy. aux mots en italiques dans le texte et à Choral, Messe, Mode, Musique religieuse, Notation, Plain-chant, Psautier.)

Chant populaire. On est convenu de réunir et d’étudier sous ce nom le répertoire flottant des mélodies en chaque contrée adoptées par le peuple et transmises généralement par la méthode orale à des chanteurs d’instinct. Le sujet, les paroles et la musique de ces mélodies se présentent parfois, sous des aspects plus ou moins dissemblables, dans des pays ou des provinces éloignés les uns des autres ; Il est difficile de découvrir leur véritable origine ou la cause de leurs migrations, et l’étude, pour en devenir fructueuse, doit porter sur un nombre très considérable de documents d’une authenticité certaine. Ce fait partout reconnu aujourd’hui engage les érudits de toutes nationalités à recueillir et publier de vastes collections de chants populaires, mais la diversité et la mobilité de ceux-ci n’ont pas permis encore de fixer une méthode de classement, tenant compte à la fois