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crits les plus rares en toutes sortes de langues ; quelques-uns sont d’un prix inestimable : les statues, les médailles, les bustes et d’autres monumens de l’antiquité, y sont sans nombre. Le Musœum florentinum peut seul donner une juste idée de ce magnifique cabinet ; et la description de la bibliothèque mériterait seule un volume à part. Il ne faut pas oublier le manuscrit qu’on conserve dans la chapelle de la cour : c’est l’évangile de saint Jean, que la crédulité dit être autographe. Il y a encore deux autres bibliothèques à Florence, dont l’une, fondée en l’église de Saint-Laurent, par le pape Clément VII, de la famille des Médicis, est ornée d’un grand nombre de manuscrits hébraïques, grecs et latins ; l’autre, fondée par Côme de Médicis, dans l’église de Saint-Marc, appartient aux jacobins.

France (bibliothèques de). La plus riche et la plus considérable des anciennes bibliothèques connues en France, était celle qu’avait Tonnance Ferréol, dans sa belle maison de Prusiane, sur les bords de la rivière du Gardon : le choix et l’arrangement de cette bibliothèque faisaient voir le bon goût de ce seigneur, et son amour pour le bel ordre : elle était partagée en trois classes avec beaucoup d’art : la première était composée de livres de piété, à l’usage du sexe dévot, rangés aux côtés des sièges destinés aux dames ; la seconde contenait les livres de littérature, et servait aux hommes ; enfin, la troisième classe renfermait les livres communs aux deux sexes. Chaque monastère avait aussi, dans son établissement, une bibliothèque et un moine préposé pour en prendre soin ; c’est ce que portait la règle de Tarnat et celle de Saint Benoit. Rien, dans la suite des temps, ne devint plus célèbre que les bibliothèques des moines : on y conservait les livres de plusieurs siècles, dont on avait soin de renouveler les exemplaires, et sans ces bibliothèques il ne nous resterait guère d’ouvrages des anciens. C’est delà, en effet, que sont sortis presque tous ces excellens manus-