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outre le recueil de l’Histoire d’Italie. Comme les livres de privilège étaient doubles, on fit des échanges ; c’est par ce moyen qu’on se procura, en 1668, l’acquisition de tous les manuscrits et d’un grand nombre de livres imprimés qui étaient dans la bibliothèque du cardinal Mazarin. Dans le nombre de ces manuscrits, qui était de 2156, il y en avait 102 en langue hébraïque, 343 en arabe, samaritain, persan, turc et autres langues orientales ; le reste était en langues grecque, latine, italienne, française, espagnole, etc. Les livres imprimés se montaient à 3678. La bibliothèque du roi s’enrichit encore peu après par l’acquisition que l’on fit à Leyde d’une partie des livres du savant Jacques Golius, et par celle de plus de 1 200 volumes manuscrits ou imprimés de la bibliothèque de Gilbert Gaumin, doyen des maîtres des requêtes, qui s’était particulièrement appliqué à l’étude et à la recherche des livres orientaux. Colbert fit encore demander dans le levant les meilleurs manuscrits en grec, en arabe, en persan, etc. Il établit dans les différentes cours de l’Europe des correspondances, au moyen desquelles ce ministre vigilant procura à la bibliothèque du roi des trésors de toute espèce. En 1670, Louis XIV enrichit cette bibliothèque d’un fond nouveau, c’est-à-dire, des belles estampes qu’il fit graver lui-même. Colbert mourut en 1683. De Louvois, comme sur-intendant des bâtimens, exerça à cette bibliothèque la même autorité que son prédécesseur, et acheta de Bignon la charge de maître de la librairie, à laquelle fut réunie celle de garde de la librairie dont s’étaient démis volontairement les Colbert. Les provisions de ces deux charges réunies furent expédiées en 1684 en faveur de Camille Letellier, qu’on a appelé depuis l’abbé de Louvois. M. de Louvois employa, comme Colbert, nos ministres dans les cours étrangères pour procurer de nouvelles richesses à la bibliothèque ; et en effet, on en reçut, en 1685, 1686 et 1687, pour des sommes considérables. Le père