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1642, l’illustre Jérôme Bignon lui succéda dans la charge de maître de la librairie. Il obtint, en 1651, pour son fils ainé nommé aussi Jérôme, la survivance de cette charge. Quelques années après, M. Colbert fit donner à son frère Nicolas Colbert la place de garde de la librairie, vacante par la mort de Jacques Dupuy ; celui-ci légua sa bibliothèque au roi : Louis XIV l’accepta par lettres-patentes le 16 avril 1667. Hippolyte, comte de Béthune, fit présent au roi, à peu près dans le même temps, d’une collection fort curieuse de manuscrits modernes au nombre de 1 923 volumes, dont plus de 950 sont remplis de lettres et de pièces originales sur l’histoire de France. Nous n’entrerons point dans le détail des différentes acquisitions importantes dont la bibliothèque est redevable à Colbert, qui avait une passion extraordinaire pour les livres[1]. Ceux qui voudront les connaître dans toute leur étendue, peuvent consulter le Mémoire historique qui est à la tête du catalogue de la bibliothèque du roi, pag. 26 et suivantes. Une des plus précieuses est celle des manuscrits de Brienne ; c’est un recueil de pièces concernant les affaires de l’état, qu’Antoine de Loménie, secrétaire d’état, avait rassemblées avec beaucoup de soin, en 840 volumes. Colbert, trouvant que la bibliothèque du roi était devenue trop nombreuse pour rester commodément dans la maison de la rue de la Harpe, la fit transporter, en 1666, dans deux maisons de la rue Vivienne qui lui appartenaient. L’année suivante le cabinet des médailles, dans lequel était le grand recueil du cabinet des estampes de l’abbé de Marolles, et autres raretés, fut retiré du Louvre et réuni à la bibliothèque du roi, dont ils font encore aujourd’hui une des plus brillantes parties. Après la disgrâce de Fouquet, sa bibliothèque fut saisie et vendue : le roi en fit acheter un peu plus de 1 300 volumes,

  1. Comme on en peut juger par la magnifique bibliothèque qu’il s’est formée pour lui-même.