Page:Dictionnaire raisonné de bibliologie Tome 1.djvu/138

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

auparavant : après l’avoir passé une seconde fois à la presse, on le met dans un chaudron plein d’eau de rivière, bouillante et propre, qui achève de le nettoyer parfaitement, et d’en enlever toutes les taches de graisse et de crasse sans que le papier ni l’impression en souffrent. S’il y avait quelques endroits qui ne fussent pas bien nettoyés, il faudrait recommencer le même procédé. Comme, dans ces opérations réitérées, les lessives détachent une bonne partie de la colle du papier, qui, alors n’ayant presque plus de corps, serait sujet à se déchirer, on y remédie en mettant le livre par deux fois dans de l’eau d’alun, et même alors il pourra souffrir l’écriture sans boire l’encre : on fait ensuite sécher le livre sur des ficelles, en éparpillant un peu les feuillets, dans un endroit qui ne soit point exposé au grand air, ni au grand soleil. Il faut qu’il sèche lentement. On peut, en suivant la même méthode, blanchir les estampes, et lorsqu’on veut les faire sécher, on doit avoir les mêmes précautions, et les suspendre à des ficelles avec des petites fourchettes de bois »[1].

  1. Lorsque les estampes sont couvertes d’une teinte jaune qui provient de ce qu’elles ont été imprimées avec de l’huile qui n’a point été assez brûlée, ou d’une teinte rousse, qui leur vient d’avoir été exposées aux impressions de l’air, on fait disparaître ces couleurs en répandant sur les estampes de l’eau bouillante à plusieurs reprises, et uniformément ; ensuite on les met dans un vase assez grand pour les contenir dans toute leur longueur ; on verse dessus de l’eau bouillante, et on couvre le vaisseau avec un linge pour concentrer la chaleur ; au bout de cinq à six heures les estampes reprennent leur blancheur naturelle, c’est-à-dire, celle du papier. Les taches d’encre qui peuvent endommager les estampes s’enlevent en y versant de l’eau-forte ; mais il faut à l’instant verser de l’eau fraiche par dessus, afin que l’eau-forte ne morde pas avec trop d’ardeur ; on peut laisser l’eau fraiche cinq à six minutes sur l’estampe ; ensuite on la pompe avec un linge fin, et on la serre entre des feuilles de papier, que l’on charge, poiu empêcher qu’elle ne se chiffonne en séchant.