Page:Dictionnaire raisonné de bibliologie Tome 1.djvu/166

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

la mort l’a surpris en 1775. Il avait achevé l’édition de Sire de Joinville, commencée par Melot et Sallier (elle a été imprimée, en 1761, à l’imprimerie royale). On lui doit plusieurs éditions d’auteurs grecs et latins, très-estimées. Le citoyen Jean-Augustin Capperonnier, né en 1745, maintenant conservateur des livres imprimés de la bibliothèque nationale, a marché sur les traces de ses oncles, et a publié, comme eux, de très-belles éditions des classiques latins, qui sont sortis des presses de Barbou. Justin, Horace, Virgile, Catulle, Tibulle, Properce, Eutrope, Vaniere, etc., sont les auteurs qui ont fixé son choix. Il a aussi publié les Académiques de Cicéron, et une nouvelle édition du Traité de l’amitié, par de Sacy. Le citoyen Capperonnier estime le nombre des volumes qui composent la bibliothèque nationale, à 300,000 volumes imprimés et 80,000 manuscrits. La bibliothèque de l’arsenal, dont le citoyen Saugrain est bibliothécaire-conservateur, contient 75,000 volumes et 6 000 manuscrits ; et celle du Panthéon, dont le citoyen Daunou est conservateur, renferme 100,000 volumes et 2 000 manuscrits. Il n’est point question, dans ce nombre, des bibliothèques d’émigrés qu’on a dû y incorporer peu à peu.

CARACTÈRE[1]. Mot qui vient d’un verbe grec, qui

  1. Il y a une petite différence entre les anciens caractères de l’imprimerie du Louvre (ci-devant) et les caractères des imprimeries ordinaires. Cette différence consiste en un petit trait horisontal qui borde, par en haut ou par en bas, certaines lettres minuscules, telles que les b, d, h, i, k, l, m, n, p, q, r. Ce petit trait horisontal va de chaque côté de la lettre, quand la tige est droite et isolée, soit en haut, soit en bas ; au lieu que les mêmes lettres, d’usage en Europe, commencent par un petit trait incliné, qui n’occupe que la partie gauche. Les l de l’imprimerie nationale sont aussi remarquables par un petit trait qui sort du côté gauche de cette lettre à la hauteur des autres caractères sans queue, comme l’m, l’n, etc.