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CHR

respect pour le culte religieux, la soumission aux lois, une entière obéissance aux magistrats : il contient de plus les devoirs de ces magistrats et de tous les officiers, à l’égard des peuples, regardés comme les enfans du souverain, et les obligations du souverain lui-même, auquel on accorde à peine quelques délassemens. Un trône, dit le chou-king, est le siège de l’embarras et des difficultés. »

CHRONOGRAMME ou Chronographe. C’est la réunion de plusieurs mots qui forment un sens, dans lesquels les lettres numérales désignent la date d’un événement. On sait que les lettres numérales ou chiffres romains sont M, C, L, D, X, V et I : on les écrit ordinairement dans les chronogrammes en caractères plus gros que le reste du texte, et on classe les lettres selon l’ordre du nombre qu’elles signifient ; ainsi dans ce vers phaleuque[1] :

stVLtVM est DIffICILes habere nVgas,

On trouve VLVMDIICILV, qui, mis par ordre de nombre, donne MDCLLVVVIII, c’est-à-dire, M mille, D cinq cents, C cent, L cinquante, L cinquante, ce qui fait cent pour les deux, V cinq, qui répété trois fois fait quinze, I un, qui répété trois fois fait trois. On a donc dans stultum est difficiles habere nugas, 1718. Desaccords a fait des recherches sur les chronogrammes : on les a employés, dit-il, de deux manières ; la première consistait à se servir simplement des

  1. Le vers phaleuque, en usage chez les grecs et les latins, est composé, comme le saphique, de cinq pieds dont le spondée est le premier, le dactyle le second, et les trois autres sont ordinairement trochées, comme dans celui-ci :

    Numquam divitias Deos rogavi.

    Ces sortes de vers conviennent ordinairement à l’épigramme. Phaleucus les inventa, et Catulle s’en est servi avec succès.