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CHR

lettres numérales pour marquer l’année d’un événement, après quoi chacun donnait à ces lettres le sens qu’il voulait, comme dans l’interprétation de ce nombre MCCCCLX, inscrit sur une table d’attente par Léon X, pour marquer l’année de son pontificat[1]. La seconde est celle qui est renfermée pans une sentence dont les lettres numérales marquent une année. Desaccords ne fait remonter les chronogrammes qu’aux derniers ducs de Bourgogne ; mais dans l’église de Saint-Pierre à Aire, on lisait sur une vitre : BIs septe M præbendas, WbaLdVIne, dedisti ; ce qui marque l’année 1062. Le D n’était point encore lettre numérale ; il ne l’était point encore en 1465, ni même en 1485. Le mot chronogramme vient de chronos, qui signifie temps, et gramma, qui veut dire caractère, c’est-à-dire, caractère qui indique le temps. La première fois que l’on s’est servi du mot chronographe employé dans ce sens, ce fut lors de l’élection d’Étienne, roi de Pologne, en 1574. Avant ce temps-là et même après, on appelait les chronogrammes ou chronographes vers numéraux ou numéraires. Il y a une dissertation analitique sur les chronographes, imprimée à Bruxelles en 1718. Le mot chronographe pris adjectivement se donne à tout auteur qui a écrit sur la chronologie : Eratosthenes, Julien l’Africain, Eusèbe, Syncelle, sont d’anciens chronographes ; Scaliger, Petau, etc., sont de savans chronographes.

CHRYSOGRAPHES. C’est ainsi que s’appelaient les écrivains en lettres d’or. Il paraît que cette sorte d’écriture

  1. Multi Cardinales Cæci Crearunt Cæcum Leonem Decimum : interprétation peu flatteuse et que ne méritait point ce célèbre pontife, dont le nom est attaché à l’un des quatre beaux siècles littéraires. Il se fait donner la thiare en 1513, à l’âge de 36 ans.