Page:Dictionnaire raisonné de bibliologie Tome 1.djvu/30

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multiplièrent à l’infini au 10e : dans le 11e il n’y a pas de ligne où il n’y ait jusqu’à huit et dix abréviations ; enfin, dans les 12e, 13e, 14e et 15e siècles, l’usage des abréviations fut porté à l’excès ; l’écriture en fut farcie, même dans les ouvrages en langue vulgaire, et dans les premiers exemplaires de l’imprimerie. Dès le 14e siècle, Philippe-le-Bel fut obligé de rendre une ordonnance (en 1304) pour bannir des minutes des notaires, et surtout des actes juridiques, toutes les abréviations qui exposaient les actes à être mal entendus, et à être falsifiés. Le parlement, par arrêt de 1552, bannit également des lettres-royaux, les etcœtera qui avaient jusqu’alors été d’usage, et qui étaient également sujets à de grands abus. À l’article des notes tironiennes (voyez Tiron ), nous parlons de l’abréviation d’et par 7, et à d’us par 9, à la fin des mots ; les abréviations de per, de pro et de prœ étant sujettes à être confondues, voici comme on les distingue : Per est abrégé par p, dont la queue est coupée par un trait ; pro, par p, dont un trait courbe sort de la tête de ce p ; et prœ, par un trait supérieur qui ne toucbe point à la lettre. Voici une petite table de quelques abréviations latines. On peut consulter, pour les abréviations hébraïques, Mercerus, David de Pomis, Schindler, Buxtorf et autres ; pour les abréviations romaines, la collection de Sertorius Ursatus, qui est à la fin des marbres d’Oxford, sous ce titre : Sertorii Ursati, de notis Romanorum, commentarius ; et pour les abréviations les plus récentes employées dans les manuscrits et dans les titres, Lacurne de Sainte-Palaye.

Petite Table de quelques Abréviations latines.

AB. Abdicavit.

AB. AUGUSTOB. M. P. X. Ab augustobriga millia passuum decem.

ABN. Abnepos.