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l’auteur distingue en prophétiques, mystiques, philosophiques, magiques, talismaniques, etc. Lodwick a donné, dans les Transactions philosophiques, un alphabet universel. Fournier Jeune a terminé son Manuel typographique par une grande quantité d’alphabets, qui sont infiniment curieux et parfaitement imprimés. Voici la notice des caractères qui composent ces alphabets, tant anciens que modernes :

Le Caractère romain, que tout le monde connaît.

L’Italique également très-connu.

La Bâtarde coulée, dont il a gravé le caractère en 1741.

La Ronde, qui était en usage dans le 17e siècle.

La Bâtarde brisée, autre caractère du même siècle.

La Bâtarde ancienne, qui était en usage dans les 14e et 15e siècles[1].

La Cursive française, dont on se servait en France dans le 16e siècle : ce caractère a le nom de Civilité depuis qu’il a servi à imprimer la Civilité puérile et honnête.

Les Lettres de somme ou écriture allemande du 15e siècle : c’est le premier caractère qui ait été employé dans l’imprimerie par Jean Guttemberg, Faust et Schoiffert, à Mayence. Son nom lui vient de la somme de saint Thomas, qu’il a servi à imprimer.

Les Lettres de forme, ainsi nommées par les anciens imprimeurs, à cause des traits angulaires qui rendent la forme de ces lettres plus composée.

  1. On nomme cette écriture bâtarde ancienne, parce qu’elle dérive des lettres de formes, caractère plus figuré, et dont on a retranché les angles et quelques traits. On quitta, pendant quelque temps, en France, le caractère romain, pour se servir de celui-ci dans l’impression des livres, à l’imitation des allemands, qui imprimaient leurs livres avec le caractère qui imitait leur écriture. Un allemand, nommé Heilman, demeurant à Paris, rue Saint-Jean de Latran, en fit les premiers poinçons vers 1490. Voyez Fournier, Manuel typographique, tome 2.