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Le Runique[1]. Les peuples du nord se servaient de ces lettres, dites Runes, qui ont été aussi connues sous le nom de Danoises, de Scythes, de Gothiques et d’Islandaises. La figure des lettres runiques a été multipliée par les différens peuples qui s’en sont servis, de façon que l’on a de la peine à les fixer dans l’ordre alphabétique, et quelquefois une même figure a différentes valeurs.

L’Étrusque, l’Étrurien et le Toscan. Les toscans, connus sous ces diverses dénominations, sont les plus anciens peuples de l’Italie ; ils reçurent leurs lettres immédiatement des phéniciens, par le commerce des tyriens ou des sidoniens, qui voyageaient jusqu’en Italie par la Méditerranée, ou par les colonies des pélasges et des arcadiens, peuples errans de la Grèce, qui se retiraient en Italie.

Le Gothique ou Gette, ainsi appelé du nom de certains peuples qui vinrent s’établir dans la Gothie plus de 400 ans avant Jesus-Christ. Cet alphabet tient du runique.

Le Mœso-gothique. Cet alphabet est attribué à Ulphilas, goth de nation, et évêque des goths, dans la Mœsie : il s’en est servi vers la fin du 4e siècle, pour la traduction de la bible en langue des goths.

Les quatre alphabets de Charlemagne. Ce monarque, le restaurateur des lettres en Italie, en France et en Allemagne, fît plusieurs ordonnances pour enjoindre aux écrivains de bien former les lettres latines, abâtardies depuis longtemps sous la forme du lombard, du saxon, du franco-galle, etc. Ces lettres prirent une forme plus agréable ; elles furent nommées carolines, gallicanes et françaises. On attribue à Charlemagne les trois alphabets que rapporte

  1. On n’est point d’accord sur l’étymologie du mot runique ; les uns le font venir de ren qui signifie canal ; d’autres de ryn, qui veut dire sillon ; et enfin, d’autres du mot anglais ryne ou geryne, qui peut se rendre par mystère ou chose cachée.