Page:Dictionnaire raisonné de bibliologie Tome 1.djvu/53

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Haguenau. Toutes ses éditions étaient recherchées par les savans de son temps. Il a beaucoup imprimé pour Jean Knoblouck, libraire ; pour Jean Reuchlin de Porcheim, et pour Koberger de Nuremberg.

ANTI-LAMDA. C’est un signe qui, dans les anciens manuscrits, servait à marquer les citations : sa forme a été, dans le principe, celle d’une espèce de V renversé, dont l’ouverture était du côté de la ligne : dans la suite on se servit de petites s renversées, ou tronquées par le bas, ou suivies de points, ou surmontées de virgules : on employa aussi des 7, des barres — , des virgules à chaque ligne ; et enfin des doubles virgules auxquelles on a donné le nom de guillemets, du nom de leur inventeur (voyez Guillemets).

ANTI-SIGMA. Ce mot peut être considéré ou comme lettre, ou comme signe : comme lettre, il est un des quatre caractères inventés par l’empereur Claude, ayant la figure de deux C adossés, et la valeur de ps ou bs, mais beaucoup plus doux, selon Priscien, que le ps et le bs des romains. Comme signe, l’anti-sigma a la figure d’un C renversé, et désigne, dans les anciens manuscrits, les vers dont il faut changer l’ordre : si l’on ajoute un point au milieu, il désigne les endroits où il y a deux vers dont le sens est le même, mais dont on ignore celui auquel on doit donner la préférence.

APOCRYPHE. Ce mot, qui vient du grec, signifie caché, et ne s’applique ordinairement qu’à certains ouvrages. On donnait autrefois ce nom, d’après son étymologie, à tout livre que l’on dérobait aux regards du public : ainsi les livres sibyllins, à Rome, et les livres sacrés des juifs étaient apocryphes, parce qu’on les renfermait secrètement dans les