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graphe, écrit autographe. Avant l’invention de l’imprimerie, les livres autographes devaient être infiniment précieux, en ce qu’ils n’étaient point défigurés par l’ignorance de la plupart des copistes.

B.


BADIUS-ASCENCIUS (Josse). Imprimeur de Paris au 15e siècle. Le surnom d’Ascencius lui vient d Asch, château situé dans le territoire de Bruxelles, où il est né. Il fut à Lyon professeur en langue grecque et latine, devint correcteur de l’imprimerie de Jean Treschel, dont il épousa la fille, et mit au jour plusieurs ouvrages dont quelques-uns étaient de lui, tels que Sylva moralis contrà vitia, epigramm. lib. 1 ; Navicula stultarum mulierum ; vita Thomœ à Kempis, etc., etc. Il publia aussi des commentaires sur Horace, Juvenal, Martial, Lucrèce, Senèque, Salluste, Valère-Maxime, Quintilien, Aulugelle, etc. Il imprima lui-même tous ces commentaires in-fol., avec l’élégance et l’exactitude qui ont fait sa réputation. Il vint à Paris après la mort de son beau-père, en 1499 : il y imprima le Philobiblion seu de amore librorum et institutione[1], de Richard Bury, évêque de Durham, fondateur de l’université d’Oxford. C’est le premier ouvrage sorti des presses de Josse Badius. Il commença à imprimer pour son compte vers l’an 1495. C’est à peu près dans le même temps que Alde Manus s’établissait à Venise. Manus se consacra particulierement aux éditions grecques, et Josse Badius aux éditions latines. Ce dernier s’appliquait surtout à la correction de ses éditions. Il avait pris pour devise un attirail d’imprimerie, avec ces mots : Prœlium ascensianum. Il eut trois filles qu’il maria aux trois plus célèbres imprimeurs de Paris,

  1. Voyez Manuel bibliograph., page 262