Page:Dictionnaire raisonné de bibliologie Tome 1.djvu/84

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trésors de la littérature ancienne doivent être son domaine, ainsi que ceux de la littérature moderne ; enfin, après avoir acquis la connaissance des livres, il doit se faire une méthode facile et lumineuse pour leur classification, et il faut que cette méthode découle de l’origine et de la filiation des connaissances humaines, des liaisons et des rapports qu’elles ont entre elles ; il faut qu’elle soit simple, claire, et qu’au premier coup d’œil, elle offre un résultat qui ne fatigue point l’esprit et qui plaise à l’imagination. Le bibliothécaire doit être exempt de toute espèce de préjugés religieux et politiques. « Il n’est, selon l’expression d’un auteur moderne, le prêtre d’aucun culte ; le ministre d’aucune secte ; le chef d’aucune faction ; l’initié d’aucune coterie ; l’adepte ou le candidat d’aucune académie ; le partisan idolâtre d’aucun système. » Le même auteur trace ainsi les devoirs du bibliothécaire. « Il se doit au public, et surtout à la foule des vrais amateurs, qui trouveront en lui une bibliothèque parlante, qui tireront plus de secours de sa vaste et complaisante érudition, que de ses registres d’ordre, de ses tables alphabétiques, de ses séries numérotées. Il se doit à une jeunesse curieuse et avide d’instruction, pour qui il sera un guide sûr et affable, qui les conduira vers les sources les plus pures et les plus abordables. Il doit être pour les professeurs des différentes écoles de son département, un collègue utile, un ami éclairé, un conseil permanent, qui, de concert avec eux, travaillera au succès de l’instruction publique. Il se doit surtout à la prospérité de son département, dont toutes les richesses, toutes les ressources lui seront connues et presque familières[1]. « Voyons maintenant quels sont les bibliothécaires les plus connus, tant chez les anciens que chez les modernes. Le premier est Demetrius

  1. Le citoyen Parent l’aîné, Essai sur la Bibliographie et sur les talens du Bibliothécaire, pag. 51.