Page:Dictionnaire raisonné de bibliologie Tome 1.djvu/83

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dant de la typographie, tels que le dessin, la peinture et la gravure tant sur bois que sur cuivre, pour bien juger du mérite des miniatures et des figures qui se rencontrent si souvent, soit dans les manuscrits, soit dans les imprimés. Il doit savoir donner une description exacte d’un ouvrage rare et curieux ; en rendre fidèlement le titre, la date, le nom de la ville, de l’imprimeur et de l’auteur, qu’il faut quelquefois chercher à la tête ou à la fin d’une dédicace, dans la préface, dans le privilège, dans des acrostiches, devises, etc. Il doit compter les feuillets qui précèdent le corps de l’ouvrage, en désigner l’emploi ; indiquer si le livre est imprimé à longue lignes ou par colonnes ; si le caractère en est gros ou menu, romain, gothique, demi-gothique ou italique ; annoncer si les chiffres, les réclames et les signatures s’y trouvent ; vérifier et compter les feuillets et les figures ; annoncer les index, tables ou répertoires et registres des signatures. Le bibliothécaire doit s’appliquer aussi à connaître les écritures des différens siècles, pour apprendre à déchiffrer les manuscrits qui lui sont confiés. L’étude des médailles et celle des manuscrits se prêtent un mutuel secours : il doit donc les cultiver l’un et l’autre. Les


    tions dont il était mécontent. La maladresse de quelques ouvriers a fait regarder, comme sortant du berceau de l’art, des éditions sans date, imprimées grossièrement au commencement du 16e siècle. Une date ancienne, placée, par la friponnerie de quelques imprimeurs, sur des éditions bien postérieures à cette date, induit souvent en erreur. Des imprimeurs, aussi inconstans qu’ignorans, passaient d’Allemagne en Italie, d’Italie en Espagne et ailleurs, se fixaient pendant quelques années dans des châteaux ou des monastères à présent inconnus, laissaient par tout des monumens informes de leur art, et, par ce manège, ont singulièrement embarrassé les bibliographes. Des noms synonymes de ville, une même date pour différentes éditions, des titres variés de mille manières, des feuillets réimprimés à la fin ou au commencement d’un livre, des chiffres adroitement grattés, n’ont pas peu contribué à mille erreurs qu’il est quelque fois impossible de rectifier.