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bibliothèques ; on compte, parmi les plus considérables, celles de Francfort-sur-l’Oder, de Leipsick, de Dresde, d’Ausbourg ; celle du duc de Wolfembutel est composée des bibliothèques de Marquardus Freherus, de Joachim Cluten et d’autres collections curieuses : elle est très-considérable par le nombre et la bonté des livres, et par le bon ordre qu’on y a mis : on assure quelle contient cent seize mille volumes et deux mille manuscrits latins, grecs et hébraïques. Il y a encore en Allemagne un fort grand nombre d’autres bibliothèques très-curieuses, mais dont le détail menerait trop loin ; nous finirons par celle de l’empereur à Vienne, qui contient cent mille volumes au moins ; il y a un nombre prodigieux de manuscrits grecs, hébraïques, arabes, turcs et latins. Lambecius a publié un catalogue du tout, et a gravé les figures des manuscrits ; mais elles ne sont pas fort-intéressantes. Cette bibliothèque fut fondée en 1480 par l’empereur Maximilien : elle était composée de plus de 80,000 volumes en 1666, sans y comprendre les feuilles volantes. Elle s’est formée de la réunion de plusieurs autres bibliothèques, et entre autres de celle de Matthias Corvinus. On y trouvait à cette époque une collection de 15,940 médailles, dont plusieurs sont très-rares. Cette bibliothèque remplit huit grands appartemens auprès desquels est un neuvième pour les médailles et les curiosités, parmi lesquelles on distingue un grand bassin d’émeraude. La bibliothèque du prince Eugène, qui était fort nombreuse fut réunie à


    barbara Germania codices suos… Campanus avait si peu bonne idée des lumières de l’Allemagne, et ce pays lui déplut si fort, qu’à son retour de la diète de Ratisbonne en Italie, ce prélat, se trouvant au sommet des Alpes, abaissa ses culottes, et dit, en tournant le derrière à l’Allemagne :

    Aspice nudatas, barbara terra, nates.


    Ces deux hommes changeraient bien d’opinion, s’ils vivaient dans notre siècle.