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eux : ils ont une bibliothèque sur le mont Athos, et plusieurs autres où il y a quantité de manuscrits, mais très-peu de livres imprimés. Si l’on veut savoir quels sont les manuscrits qu’on a apportés de chez les grecs en France, en Italie et en Allemagne, et ceux qui restent encore à Constantinople entre les mains des particuliers, et dans l’ile de Patmos et les autres îles de l’Archipel, dans le monastère de saint Bazile, à Caffa, anciennement Théodosia, dans la Tartarie-Crimée et dans les autres états du grand turc, on pourra consulter, avec fruit le traité du père Possevin, intitulé Apparatus sacer, ainsi que la relation du voyage de l’abbé Sevin à Constantinople, en 1729 et 1730 ; l’abrégé de cette relation se trouve dans le 8e volume des Mémoires de l’académie des inscriptions et belles-lettres. Cet abrégé est suivi de celui de la relation de l’abbé Fourmont, aussi dans le levant, et fait en même temps. Ces deux relations occupent 24 pages in-4, et sont très-intéressantes.

Constantin-le-grand (bibliothèque de). Cette bibliothèque a été fondée, selon Zonaras, l’an 336 de Jesus-Christ. Constantin voulant réparer la perte que le tyran son prédécesseur avait causée aux chrétiens, porta tous ses soins à faire trouver des copies des livres qu’on avait voulu détruire. Il les fit transcrire, y en ajouta d’autres dont il forma, à grands frais, une nombreuse bibliothèque à Constantinople. L’empereur Julien voulut la détruire et empêcher les chrétiens d’avoir aucun livre, afin de les plonger dans l’ignorance[1]. Il fonda lui-même deux grandes bibliothèques, l’une à Constantinople, et l’autre à Antioche, sur les fronstispices desquelles il fit graver ces mots : Alii quidem equos amant ; alii aves, alii feras ; mihi verò à puerulo

  1. Cette assertion n’est nullement probable, et paraît avoir été dictée en haine de cet empereur ; d’ailleurs ce qui suit prouve que Julien était bien éloigné d’avoir un goût de destruction en ce genre.