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mirandum acquirendi et possidendi libros insedii desiderium. Théodose le jeune ne fut pas moins soigneux à augmenter la bibliothèque de Constantin-le-Grand : elle ne contenait d’abord que 6 900 volumes ; mais par ses soins et sa magnificence, il s’y en trouva en peu de temps 100,000. Léon l’Isaurien en fit brûler plus de la moitié, pour détruire les monumens qui auraient pu déposer contre son hérésie sur le culte des images. C’est dans cette bibliothèque que fut déposée la copie authentique du concile de Nicée. On prétend que les ouvrages d’Homère y étaient aussi écrits en lettres d’or, et qu’ils furent brûlés lorsque les iconoclastes détruisirent cette bibliothèque : il y avait aussi une copie des évangiles, selon quelques auteurs, reliée en plaques d’or du poids de quinze livres, et enrichie de pierreries.

Constantinople (bibliothèque de). Il semble qu’au IIe siècle les sciences s’étaient réfugiées auprès de Constantin Porphyrogenette, empereur de Constantinople. Ce grand prince était le protecteur des Muses ; et ses sujets, à son exemple, cultivèrent les lettres. Il parut alors en Grèce plusieurs savans ; et l’empereur, toujours porté à chérir les sciences, employa des gens instruits à lui rassembler de bons livres dont il forma une bibliothèque publique, à l’arrangement de laquelle il travailla lui-même. Les choses furent en cet état jusqu’à ce que les turcs se rendirent maîtres de Constantinople : aussitôt les sciences, forcées d’abandonner la Grèce, se réfugièrent en Italie, en France et en Allemagne, et bientôt la lumière commença à se répandre sur le reste de l’Europe, qui avait été ensevelie pendant longtemps dans l’ignorance la plus grossière. La bibliothèque des empereurs grecs de Constantinople n’avait pourtant pas péri à la prise de cette ville, par Mahomet II ; au contraire, ce sultan avait ordonné très-expressément qu’elle fût conservée, et elle le fut en effet dans quelques appartemens du sérail, jusqu’au règne d’Amurat IV, qui, dans un accès