Page:Dictionnaire topographique, historique et statistique de la Sarthe, Tome I - Julien Remy Pesche.djvu/125

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
CI
QUATRIÈME ÉPOQUE.

Angleterre, et l’y fit assassiner dans son église, en 1170.

Les querelles d’Henri II avec ses enfans, qui tentent de lui arracher la couronne, et la part qu’y prit Louis-le-Jeune, n’offrent dans leur commencement, aucunes particularités historiques, dans lesquelles la province du Maine se trouve intéressée. Le roi Louis-le-Jeune mourut en 1180 ; Henri, duc de Normandie et comte du Maine et d’Anjou, en 1185 ; et Geoffroi, duc de Bretagne, en 1186. Henri ne laissa point d’enfans de la princesse Marguerite ; mais Geoffroi en avait eu un de Constance, dont les malheurs sont célèbres, Arthur, qui fut mis sous la tutelle de sa mère, et regardé comme son héritier par les Bretons. Le vieux roi Henri et Richard, son fils, voulurent contester cette tutelle : mais Philippe- Auguste, qui avait succédé à Louis-le-Jeune, son père, l’appuya et prit le jeune Arthur sous sa protection.

1189. — Il était dans la destinée d’Henri II d’être persécuté par tous ses enfans. Après la mort du prince Henri, Richard, son second fils, qui fut depuis surnommé Cœur-de-Lion, demanda à son père qu’il le fit couronner roi d’Angleterre, comme l’avait été son frère aîné, et qu’il lui remît la princesse Alix de France, qui lui était destinée pour épouse. Sur le refus de Henri, Philippe-Auguste, qui, comme son prédécesseur, saisissait toutes les occasions d’entretenir la division entre les princes Anglais, prit parti pour Richard, et la guerre se déclara. Jean, dernier fils de Henri II, et son enfant de prédilection, qu’on surnomma Sans-Terre, soit parce qu’il n’en avait point reçu comme ses frères de la libéralité paternelle, soit parce qu’il perdit toutes celles dont il hérita ; Jean, disons-nous, se joignit secrètement à Richard dans sa rébellion. Cependant, le pape Grégoire VIII, qui vit que cette guerre allait dissiper la dîme saladine, que les rois d’Angleterre et de France venaient de lever sur leurs sujets, pour une nouvelle croisade à laquelle ils s’étaient engagés, leur envoya un de ses légats, le cardinal d’Agnani,