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PRÉCIS HISTORIQUE,

parlé, est un des monumens les plus précieux de cette restauration.

Le Maine ne resta point étranger à ce nouveau mouvement de l’esprit humain. Parmi les écoles qui se formèrent dans les cathédrales et dans les monastères, celle de l’église du Mans sut bientôt se placer au premier rang, et produisit des sujets précieux que révéleront et la Chronologie de ses évêques et le Dictionnaire biographique, qui contiendra les noms de ces savans et l’indication des ouvrages qu’ils ont produits. Le Maine était alors l’une des provinces de France où l’on parlait le français le plus pur, le mieux poli. Nous ne pourrions entrer ici dans les détails que comporterait ce sujet : disons seulement, que les premières traces des représentations théâtrales furent dues à un moine nommé Geoffroi, qui, devenu abbé de Saint-Albin, en Angleterre, faisait représenter des espèces de tragédies pieuses aux élèves de l’école formée dans son abbaye, pièces bien antérieures aux premiers mystères, qui ne commencent à être connus qu’en 1398 ; et ajoutons que ce Geoffroi était un manceau. Les frères Greban, Méat, Baïf et Robert Garnier, appartenant à la même province et à celle d’Anjou, se distinguèrent également à trois époques différentes des progrès de l’art dramatique : Garnier, surtout, ne fut effacé que par les maîtres de l’art, les Mairet, les Tristan, ou peut-être seulement par les Corneille et les Rotrou.

Le règne de Philippe-Auguste vit donner des statuts à l’Université, dont on fait communément remonter l’établissement à Charlemagne, et qui paraît n’avoir pris naissance que sous Louis VII. Le latin devint, à cette époque, une langue savante, ainsi qu’on en peut juger par le testament de Henri II d’Angleterre, écrit en langue romane, vulgaire alors : aussi obligea-t-on les religieuses d’apprendre le latin, afin qu’elles entendissent le bréviaire, qu’elles étaient obligées de réciter chaque jour. La musique suivit cette marche ascen-