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CXXIII
QUATRIÈME ÉPOQUE.

dante de l’esprit humain, et la cathédrale du Mans avait un maître de cet art, qui lui était spécialement attaché.

Les arts et le luxe qui les soutient firent de grands progrès dans le 12.e siècle ; le Maine n’y resta pas plus étranger qu’il ne le fut à ceux des lettres : les monumens qui y furent construits à cette époque, et qui subsistent encore de nos jours, en font foi.

Ce fut au commencement du 10.e siècle que le chiffre arabe, ou plutôt indien, fut introduit en France, par Gerbert, qui entreprit aussi la première horloge à balancier. On le surnomma le philosophe pour ses connaissances : ce titre était alors l’équivalent de celui de sorcier ou de magicien. L’invention seule du papier, ce grand instrument de la raison humaine, suffirait pour illustrer le 11.e siècle, comme le 15.e l’a été par celle de l’imprimerie, autre instrument non moins important, mais qui n’aurait pu être utilisé sans le premier.

La jurisprudence commença à se fixer pendant cette période, par l’introduction du code qu’avait publié l’empereur Juslinien en 529, qui ne fut retrouvé dans la Pouille, en Italie, que vers l’an 1137, et qui devint notre droit écrit. Le code Théodosien, que Théodose le jeune avait mis en vigueur dans les Gaules, s’était perdu vers la fin de la seconde race : ce code restitué par Cujas, n’est plus de nos jours qu’un objet de curiosité. Les Decrétales, les Fausses-Decrétales, les Extravagantes, et plusieurs autres recueils de canons, publiés alors, ou postérieurement, et qui entrèrent, en tout ou partie, dans uolre corps de droit français, n’ont plus ou n’ont que bien peu d’autorité aujourd’hui.

En 1210, le concile de Pise condamna les ouvrages de métaphysique d’Aristote, de crainte que les subtilités de ce philosophe n’égarassent les esprits trop faibles alors, sur les matières de religion : c’était dommage, car il était plaisant