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CLXXXV
QUATRIÈME ÉPOQUE.

violence des religionnaires ; ces statues, dès-lors, ne reparurent plus. Rentré dans son diocèse, sa conduite n’y fut pas plus pacifique, pas marquée davantage qu’autrefois du sceau de la charité. Non-seulement, il fit signer au clergé de son diocèse une profession de foi qui lui garantit son orthodoxie ; mais encore on l’accusa d’avoir été, de maison en maison, faire souscrire à tous les gentilshommes catholiques une espèce d’association ou de conjuration publique, qui paraît avoir été l’origine de la sainte-ligue ; et d’avoir fait dresser, par tous les curés de son diocèse, la liste de tous les hérétiques et suspects d’hérésie, leurs qualités, leurs forces, « pour leur sonner à la première occasion un retour de vêpres Siciliennes ; enfin, d’être auteur de sédition et violateur de la paix, en faisant des levées de gens d’armes, comme par le passé, en recelant les meurtriers et en empêchant le prévôt d’instruire et de sévir contre eux. »

Miron, conseiller au parlement de Paris, avait été délégué par le roi en qualité de commissaire dans tout le gouvernement de Touraine, pour y faire exécuter le dernier édit : son arrivée à Vendôme, au mois de juillet 1564, loin d’être, comme on aurait dû s’y attendre, un présage de paix et de réparation, ne fut, en quelque sorte, que le commencement d’une nouvelle ère de calamités.

Une partie de ce qu’on appelle le Bas-Vendômois, qui s’étend depuis Vendôme, le long de la rivière du Loir, jusques aux environs de la ville de Château-du-Loir, appartenait alors au diocèse du Mans, comme il en dépend encore en partie aujourd’hui, ainsi que du département de la Sarthe : presque tout ce pays relevait du duché de Vendôme, alors dans la maison de Bourbon. Joachim Levasseur, seigneur de Coigners, paroisse comprise dans ce territoire, venait d’être appelé par Jeanne d’Albret à remplacer René de Malherbe, seigneur de Marçon, dans le gouvernement de Vendôme et du Vendômois. Philippe de la Curée était lieutenant du roi,