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PRÉCIS HISTORIQUE,

monarque rejeta cette proposition, et ne voulut donner que des espérances, sans prendre d’engagement, afin de ne pas paraître traiter une matière si importante avec trop de légèreté. Plusieurs de ces gentilhommes se retirèrent alors, le duc d’Épernon à leur tête ; et, parmi ceux qui se rangèrent sous la bannière du Béarnais et lui signèrent un acte d’obéissance, on lit les noms de François de Bourbon-Condé, prince de Conti, devenu seigneur de Bonnétable par son mariage ; des ducs de Montpensier, de Longueville, de Luxembourg, de Montbazon ; des maréchaux d’Aumont, de Biron ; de Joachim d’Inteville, Nicolas et Louis d’Angennes, Joachim de Châteauvieux, Charles de Balzac, Jean d’O, François du Plessis-Richelieu, Charles-François Martel, Renti, Gilbert de la Curée et plusieurs autres en petit nombre. La plupart combattirent dans le Maine, sous les ordres du roi ; plusieurs d’entr’eux étaient des gentilshommes de cette province, ou y avaient des propriétés.

Henri IV, après avoir soumis le duché de Vendôme, dont il fit pendre le gouverneur Maillé de Bénéhart[1], partit de Tours le 25 de novembre, s’avança dans le Maine et soumit Château-du-Loir ; tandis que le prince de Conti qui commandait à Montoire, se ressouvenant que quelques mois auparavant les habitans de Saint- Georges de la Couée[2] s’étaient mis en défense contre les calvinistes, envoya le capitaine André les mettre à rançon. Le roi arriva le 27 novembre à Yvré-l’Evêque où il coucha, vint se loger le lendemain dans l’abbaye de la Couture du Mans, et fit sommer la ville de lui ouvrir ses portes. Bois-Dauphin qui y commandait, assisté de cent gentilshommes et de vingt enseignes de gens de pied, avait incendié une grande partie du faubourg de la Couture et fit mine de vouloir se défendre ; tandis que le comte de Brissac, qui était à la Ferté-Bernard, vint surprendre, dans la nuit du 1.er au 2 décembre, un corps de cavalerie du roi, qui

  1. Voyez l’article chahaignes au Dictionnaire.
  2. Voir cet article au Dictionnaire également.