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QUATRIÈME ÉPOQUE.

monter ; Mayenne, le duc de Mercœur et plusieurs autres princes Lorrains, le cardinal de Vendôme, l’un des fils du premier prince de Condé, autour duquel vinrent se ranger un certain nombre de prélats qu’on désigna sous le titre de tiers-parti ; enfin, le jeune duc de Guise, fils du Balafré ; sans compter le roi d’Espagne Philippe II. Au reste, l’ambition de ses compétiteurs fut moins nuisible qu’utile aux droits de Henri de Bourbon, en jetant la division parmi eux ; le prince ayant toujours su les opposer les uns aux autres avec beaucoup d’adresse.

1590. — Tandis que Henri IV était occupé à combattre le duc de Mayenne et les Espagnols, la guerre civile continuait avec un égal acharnement dans le Maine, entre les partisans de la Ligue et ceux de la légitimité. Les premiers, affaiblis dans cette province, par les succès qu’y avait eus le roi, reprirent de l’activité lorsqu’il en fut éloigné, et que les troupes qu’il y avait laissées, en trop petit nombre, eurent à combattre journellement contre les factieux, et ne purent les contenir entièrement, Lansac, que Daniel nous dit être passé dans le parti du roi, l’aurait abandonné promptement, car il est le premier que nous voyons en présence des troupes royales, au commencement de l’année 1590. Il n’aurait fait en cela que suivre l’exemple de Bois-Dauphin et de tous les ligueurs, qui prétendaient n’être point tenus à la fidélité envers les hérétiques ; n’avoir cédé qu’à la violence, en jurant soumission et fidélité au roi ; n’écouter que leur zèle pour la religion, quand ils manquaient à ce serment : car, ainsi que le rapporte de Thou, « les prédicateurs et confesseurs avaient si bien prévenu tous les esprits, de leurs dogmes pernicieux, inventés par nos nouveaux docteurs, qu’on se faisait un jeu et souvent même un point de conscience, de ce manquement de fidélité au prince. »

Lansac, à la tête d’un parti de ligueurs, ayant fait une tentative inutile pour s’emparer de la ville du Mans, se ren-

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