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PRÉCIS HISTORIQUE,

dit, vers les derniers jours de mars, à Mamers, dans l’intention de surprendre Bélesme. Mais Hertré, gouverneur d’Alençon, attaqua, sur les trois heures après midi, quatre compagnies de ses gens de pied, et les fit prisonnières, avec David de Maridort et plusieurs autres de leurs chefs. Lansac se sauva en Bretagne, auprès du duc de Mercœur qui y commandait pour la Ligue.

Vers le même temps, un certain nombre de seigneurs de l’Anjou et du Maine, à la tête desquels étaient des Chesnais, de la Rocheboisseau et autres gentilshommes des environs de Sablé, mirent sur pied un corps considérable de cavalerie et d’infanterie, composé de leurs vassaux et amis, et vinrent surprendre cette ville. Landebri, gouverneur du château pour le roi, s’y défendit vaillamment : sa résistance donna lieu à la noblesse qui tenait pour Henri IV, notamment aux frères d’Angennes, qui commandaient dans la province ; à Bouille, gouverneur de Clérac ; à de l’Estelle, gouverneur de Mayenne ; de réunir des secours pour aller dégager le château de Sablé. Chemin faisant, il s’empara de Brûlon, qui était au pouvoir de la Ligue, et dont le capitaine qui y commandait fut pendu : on forma en ce lieu une petite armée, dans laquelle la Patrière et la Rochepatras firent les fonctions de maréchaux de camp ; Beauregard commanda l’infanterie ; et Malherbe, seigneur de Marçon, le corps de bataille. On se porta ensuite à Sablé, où un combat sanglant eut lieu, sans que les royalistes pussent réussir à jeter du secours dans le château : ils furent obligés, au contraire, de se retirer à Saint-Denis d’Anjou. Il fallut que la Rochepot, gouverneur d’Angers, quittât le siège du château de Brissac, qu’il faisait, pour venir délivrer celui de Sablé, ce à quoi il réussit, après un assaut qui coûta la vie à sept ou huit cents hommes des ligueurs.

Armand de Beauville, seigneur de l’Estelle, l’un des plus fidèles capitaines royalistes dans le Maine, s’était mis en marche, à la suite de ces événemens, pour se rendre à l’armée