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PRÉCIS HISTORIQUE,

de cette puissance incalculable et invincible, qu’elle devait acquérir deux siècles plus tard.

Une trêve de trois mois, entre les deux partis, suivit l’abjuration du roi, pendant laquelle Henri IV envoya à Rome, vers le pape Clément VIII, une députation de trois personnes, dont était l’évêque du Mans Claude d’Angennes, pour y obtenir son absolution, en même temps qu’il la faisait négocier par d’Ossat qui depuis fut cardinal. Ce ne fut qu’en 1595, que les difficultés furent totalement applanies de ce côté.

1594 — 1598. — Paris ouvre ses portes au roi le 22 mars 1594 : le comte de Belin contribua puissamment à cette soumission de la capitale, objet ardent des vœux du monarque, qui ne pouvait se considérer comme ayant véritablement conquis la couronne, que quand il en posséderait le principal joyau. De son côté, Laval de Bois-Dauphin, qui avait reçu du duc de Mayenne le bâton de maréchal de France, obtint du roi la confirmation de ce titre, en faisant sa soumission. On sait de quelle manière celle des villes et des places qui tenaient encore pour la Ligue s’opéra, moitié par force, moitié par négociations, dans lesquelles chaque chef eut soin de ses intérêts, ce qui faisait dire à Henri IV, à l’occasion de la reddition de Paris, par le maréchal de Brissac, qu’il ne le lui avait pas rendu, mais bien vendu.

Le combat de Fontaine-Française et l’absolution du roi par le pape, en 1595 ; la soumission du duc de Mayenne ; l’assemblée des notables à Rouen, et la surprise d’Amiens par les Espagnols, les deux années suivantes ; enfin, en 1598, la soumission du duc de Mercœur, resté en armes jusqu’alors dans la Bretagne ; l’édit de Nantes et le traité de Vervins, conclu le 2 mai, entre les rois de France et d’Espagne ; sont les derniers événemens qui signalent l’agonie du parti de la Ligue et son entière extinction. Depuis 1593 jusqu’à cette dernière époque, quatre fois on attente ou l’on conspire centre la vie du roi.