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QUATRIÈME ÉPOQUE.

La surprise d’Amiens par les Espagnols, jeta la terreur dans le royaume : c’est à cette occasion que Henri IV, qui venait de jouir de quelque peu de repos, dit : « Allons, c’est assez faire le roi de France, il est temps de faire le roi de Navarre ! » En effet, il court assiéger Amiens et le reprend aux Espagnols : un gentilhomme manceau, François Moreau II, ayant manque à se rendre à l’armée du roi, avec son contingent, comme il y avait été appelé pour cette expédition, eût sa terre de la Poissonnière[1] saisie et vendue, dans la même année 1597, et fut obligé d’aliéner d’autres biens pour la recouvrer par voie de retrait.

1599 — 1610. — L’édit de Nantes, publié dans la sénéchaussée du Maine, en 1599, accordait aux calvinistes l’exercice public de leur religion, et les autres avantages qui leur avaient été concédés par les édits de pacification précédens. Les religionnaires du Mans voulurent, en conséquence, faire construire un temple dans cette ville et demandèrent qu’on leur accordai une portion du Grand-Cimetière pour la sépulture de leurs morls. Le clergé catholique s’étant opposé à cette demande, il leur fallut recourir à l’autorité du roi, qui nomma des commissaires de l’une et de l’autre communion pour vider ce différent, et d’après l’avis desquels ils eurent permission de faire édifier un temple à une petite lieue de la ville, au-delà de la paroisse de Saint-Ouen, et de faire leur cimetière dans un terrain en dehors de la Vieille-Porte ; mais, plus tard, à raison du grand éloignement de ce temple, ils obtinrent d’en faire construire un autre près de la ville, de l’autre côté des Arènes, lequel subsista jusqu’à la révocation de l’édit de Nantes, par Louis XIV, en 1685.

Henri IV, qui s’était rendu en Bretagne pour soumettre le duc de Mercoeur, s’en revint à Paris par la Flèche, ville de

  1. Voir au Diclionnaire, l’article saint-ouen-en-belin.