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CCXLII
PRÉCIS HISTORIQUE,

de soixante gentilshommes du pays, pour faciliter le passage du Loir par cette place, à l’armée du duc de Beaufort, qui revenait de l’Anjou, « dont il fut fort loué et estimé, et ça fait, s’en retourna auprès de Monsieur le duc d’Orléans, frère du roi, devenu le chef du parti des Frondeurs[1]. »

Les troubles s’appaisèrent, enfin, au commencement de l’année 1653, et se terminèrent par le triomphe de celui qui en avait été l’occasion, le cardinal Mazarin. Louis XIV, quinze ans plus tard, soit qu’il pensât ce que nous avons dit du ridicule de cette guerre, soit par un autre motif que son caractère connu rend facile à deviner, fit ôter, des registres du parlement, tout ce qui s’y était passé depuis 1647 jusqu’en 1652.

1662. — On peut rapportera cette époque le commencement des nouvelles persécutions suscitées au protestantisme, que l’on avait résolu d’extirper entièrement. L’édit de Nantes, permettait aux calvinistes de se réunir en synode national, ce qui avait lieu tous les trois ans : le dernier est de 1659. Lorsqu’en 1662, ils voulurent se rassembler comme à l’ordinaire, le cardinal Mazarin leur insinua qu’ils eussent à se contenter de leurs synodes provinciaux. Deux arrêts de la chambre de l’Édit, rendus en 1665, apportent des restrictions à l’exercice du culte calviniste dans la paroisse d’Ardenai[2], dont le temple est démoli en exécution du second de ces arrêts. En 1669, M.e Geoffroi Arnoul, chanoine métropolitain et syndic du clergé de Tours, Angers, le Mans et Poitiers, présente requête à M. de Voisin, commissaire départi dans la généralité de Tours, « à l’effet de connaître des contraventions et innovations faites à l’édit de Nantes et aux édits, arrêts et déclarations de S. M. », par laquelle il remontre « que plusieurs ministres de la religion prétendue reformée, vont faire le presche et autres exercices de cette religion, hors

  1. Lettres manuscrites précitées.
  2. Voir cet article au Dictionnaire.