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CCLXXIII
CINQUIÈME ÉPOQUE.

ceux qui partent… Des ministres tout puissans trompent le roi, qui ignore les manœuvres perfides de ses conseillers ; etc. »

Des troubles fort sérieux ayant eu lieu à Paris et dans plusieurs provinces, le roi se décida à renvoyer les ministres Brienne et Lamoignon, et, par une déclaration du 20 septembre, à rappeler les parlemens et les autres cours de justice, et à convoquer les états-généraux, pour le mois de janvier 1789. De nouvelles lettres de cachet rappelèrent à leur poste les exilés manceaux : ces lettres, comme les premières, excitèrent la verve poétique des compatriotes des victimes ; les épitres, les complimens, et surtout les épigrammes, soit en latin, soit en français, ne manquèrent dans l’une ni dans l’autre occasion.

En enregistrant la déclaration du 23 septembre, le parlement de Paris énonce la clause expresse que « les États seront régulièrement convoqués, et composés selon la forme observée en 1614, c’est-à-dire, les trois ordres votant séparément et produisant trois votes collectifs, les députés de chaque ordre élus en nombre égal. » Il faut remarquer que dans ces États de 1614, « quand chaque ordre avait pris sa résolution, les trois ordres se réunissaient : deux ordres adoptant le même sentiment, en imposaient l’adoption au troisième, ce qui formait le Statut des États. Ainsi, l’on délibérait par tête dans chaque chambre, et par ordre dans la salle commune. »

Avec la plus grande envie d’abréger, il est pourtant impossible de se refuser à ajouter ici quelques renseignemens précieux sur cette époque mémorable, déjà si loin de nous par le nombre des années, et si rapprochée encore, par la nature des événemens et surtout des questions de droit public qui s’agitaient alors, comme elles s’agitent encore aujourd’hui. « Si l’histoire des deux années qui précédèrent les états-généraux

n’était pas déjà oubliée, tout le monde s’avoue-

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