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CCCXXIV
PRÉCIS HISTORIQUE,

du général Marceau, se réunissaient au village de Foulletourte, rendez-vous général de l’armée, pour marcher successivement sur le Mans. Westermann, suivi de la division Muller, formait l’avant-garde.

« Instruit le même jour que deux corps ennemis s’avançaient par les routes de Tours et d’Angers, Larochejaquelein fit battre la générale et marcha droit aux républicains. Westermann, culbuté au premier choc, se replie sur la division Muller ; soutenu, il s’avance de nouveau. Arrivé sur une hauteur flanquée de bois de sapins, en avant de Pontlieue, il y trouve les royalistes avantageusement embusqués ; sa troupe et la division Muller sont repoussés avec perte. C’est alors que parut la division de Cherbourg, qui ne s’était point encore mesurée avec l’ennemi ; elle était commandée par le général Tilly. Malgré des chemins détestables, encombrés de voitures et de lourds bagages, on la vit s’avancer fièrement ayant en tête les grenadiers d’Armagnac. Ceux-ci, impatiens de combattre, demandaient s’ils étaient encore loin de l’ennemi et témoignaient leur joie d’être sur le point de l’atteindre. Le général Marceau, accouru pour entamer le combat, veut diriger lui-même tous les mouvemens, il brûle de se signaler en ce jour, et sa vue inspire à tous la confiance : l’armée entière connaît sa bravoure. Il avait dit en partant de Rennes : « Je suis déterminé à me battre, n’eussé-je que trente hommes à commander. »

« Le reste des quinze mille braves de la garnison de Mayence, brûlant de la même ardeur, marchait à la suite de la division de Cherbourg. Déjà la cavalerie de Westermann, après s’être ralliée, s’avançait de nouveau, recommençait l’attaque et chargeait sans attendre le signal. Elle fut soutenue par la division de Cherbourg. Les royalistes ne purent résister à l’impétuosité de leur choc ; ils rentrèrent en désordre au Mans, n’ayant plus d’espoir que dans les retranchemens de cette ville. Larochejaquelein les ralliait à mesure, pour les